Algérie- La protection civile passe à coté de solutions "évidentes" de lutte aérienne contre les feux de forêt - Maghreb Emergent

Algérie- La protection civile passe à coté de solutions “évidentes” de lutte aérienne contre les feux de forêt

Facebook
Twitter

 La protection civile algérienne ne possède pas de moyens de lutte ariens qualifiés, tels que les canadairs, pour venir à bout des feux de forêt qui ravagent le nord du pays. Or, rien n’empêche l’Algérie, dont la couverture végétale est réputée très inflammable, de s’équiper en canadairs à l’instar des pays de la méditerranée.

La protection civile  n’a pas anticipé le besoin en moyen aérien dans la lutte contre les feux de forêt. « Jamais un plan de lutte contre les incendies de forêts n’a été discuté au Parlement ou au Sénat et aucun plan, ni prévision ni programme d’acquisition n’a jamais été soumis aux parlementaires », nous indique Akram Kharief, le spécialiste des questions sécuritaires et éditeur de menadefense.net.  « I n’y a pas eu de débat public »  a-t-il dit. D’après lui l’Algérie a investi 100 millions de dollars  entre 2010 et 2014 pour avoir six hélicoptères. C’est une somme avec laquelle on pouvait acheter quatre canadairs (entre 20 et 25 millions de dollars l’unité).  Il s’interroge donc sur ce manque de vision stratégie au sein du management de la protection civile.  Et d’affirmer : « la protection civile dépend de son seul chef (le colonel Mustapha Lahbiri, NDLR) qui achète ce qu’il veut sans rendre de comptes à personne.»

Des moyens peu utilisés  

Selon lui, les moyens de lutte aériens actuels de la protection civile sont les suivant ; six hélicoptères Agusta Westland AW139, qui disposent de capacité de vision nocturne et thermique et donc de détection de départ de feu. Les six appareils sont actuellement aménagés pour le transport de personnel et pour les évacuations sanitaires. Deux hélicoptères Alouette III. Et, des avions mon-moteurs Safir, qui sont, en théorie utilisés pour la surveillance aérienne. Il note que les six hélicoptères AW 139 ont été très peu utilisés à cause de problèmes de maintenance et de fiabilité techniques. Mieux encore, ils n’ont jamais été engagés dans des opérations anti-incendie et encore moins utilisés pour des évacuations sanitaires.

Solutions

Dans un article publié mercredi sur son site menadefense, Akram kherief propose des solutions. Selon lui, ces dernières sont d’abord de faire l’effort de connaitre ses moyens déjà existants, optimiser leur utilisation et faire confiance aux compétences algériennes. Il a donné l’exemple des 12 avions C130 H que possède l’armée de l’air (plus un chez Air Algérie). « Il y a moyen de transformer l’ensemble de la flotte algérienne de C130 en bombardiers d’eau à un prix équivalant de celui d’un canadair. Ceci en achetant des kits transformant l’Hercule en un Canadair, dont les soutes se remplissent d’eau. Le kit est à 2 millions de dollars » a-t-il signalé. L’Algérie dispose aussi de 15 gros porteurs Ilyushin Il76 MD et TD, qui peuvent être transformés en bombardier d’eau prêt à larguer 40 000 litres d’eau sur les feux. D’après M. Kharief, le prix de ce kit ne dépasserait pas le million de dollars. En plus des avions, l’Armée de l’Air dispose d’une centaine d’hélicoptères moyens Mi 8/17/171/171Sh. « Cette flotte équipée de réservoirs largueurs d’eau peut, virtuellement, larguer des centaines de milliers de litres d’eau à très peu de frais » estime Akram Kharief. D’après lui, « le dispositif de largage de 4500 litres d’eau pour Mi 17 coûte 1200 dollars, celui de 20 000 litres pour les Mi 26, 3360 dollars. Si l’on décidait donc d’en équiper la moitié de la flotte militaire, cela représenterais moins de 100 000 dollars d’investissement. Pour une capacité de largage de 360 000 litres, soit l’équivalent de 60 Canadairs. »

IL confirme que la crise économique qui frappe l’Algérie ne peut guère être une raison qui bloque la transformation de la flotte algérienne.  « Les kits coutent beaucoup moins cher qu’un gala artistique » a-t-il martelé.  Selon lui, il suffit d’y avoir une volonté politique   pour résoudre ce problème de manque de moyens de lutte aériens.

En plus de toutes les solutions précédentes, notre interlocuteur  parle d’une possibilité e location de canadairs.  Le prix  de location  annuel d’un  canadair CL 415  est pour 3 million de dollars.  Celui de  Beriev Be200 et de  CRJ 1000 et de 4.5 million de dollars et  le Q400 MR pour 4 millions de dollars.

Facebook
Twitter