Le prix d’acquisition de la raffinerie d’Augusta aurait coûté à Sonatrach le sixième du prix d’une raffinerie toute neuve, selon les propos d’Ahmed Mazighi, vice-président par intérim de l’activité commercialisation à la Sonatrach.
Lors de son passage à la radio nationale, Mazighi a refusé de révéler le prix exact d’achat de la raffinerie. Mais en réponse aux critiques formulées par certains observateurs, qui estiment que le prix de son achat serait excessif, il explique que « le coût de remplacement de la raffinerie, qui a été évalué par une compagnie d’assurance, est estimé au sixième du coût de remplacement. Autrement dit, le sixième du prix d’une raffinerie toute neuve ».
Il n’a pas manqué, par l’occasion, d’expliquer les raisons de la discrétion et le flou qui ont accompagné le déroulement des négociations entre Sonatrach et l’entreprise italienne dans l’achat de la raffinerie. « Toute opération d’acquisition ou de fusion dans n’importe quel pays dans le monde doit se faire dans la discrétion la plus totale », a-t-il estimé. « Sinon, vous allez avoir automatiquement des réactions hostiles de la part des travailleurs et des syndicats », a-t-il rajouté. Pour lui, cette discrétion a créé une incertitude et « c’est ce qui a valu à Sonatrach une petite campagne de presse qui était peut-être infondée », a-t-il souligné.
Au sujet de la finalisation de l’acquisition de la raffinerie, Mazighi dira que la propriété de la raffinerie d’Augusta sera totalement transférée à Sonatrach dans un délai de deux à trois mois. « Le 9 mai 2018 nous avons signé avec Esso Italiana (filiale du groupe américain Exxon Mobil) l’accord de transfert de cette raffinerie et depuis, nous sommes en train de suivre les procédures de transition », a-t-il expliqué.
Dans ce processus transitoire, plusieurs enquêtes antitrust ont déjà été obtenues, note le représentant de Sonatrach, « notamment celle effectuée en juillet 2018 avec l’union européenne, ainsi qu’avec plusieurs pays d’Europe ».
En plus de cette procédure, d’autres opérations sont en cours de traitement, selon le même responsable, ce qui nécessite un certain temps pour franchir toutes les étapes. Dans son mode opératoire, explique Mazighi, la raffinerie d’Augusta est connectée à Exxon mobil à travers plusieurs systèmes notamment celui de l’informatique (IT). « Nous avons pris plusieurs consultants afin de déconnecter la raffinerie de ces systèmes. A l’heure actuelle, le processus se déroule dans de très bonnes conditions et nous pensons que la finalisation de cette opération sera pour bientôt », indique le responsable de Sonatrach.
Par ailleurs et à propos du gaz de schiste, l’invité de la radio nationale, a rappelé que son exploitation est inscrite dans la stratégie de Sonatrach de 2030. Mais par contre, ce n’est pas une opération qui va se faire dans le court terme, d’après lui. « L’exploitation des gaz de schiste n’nécessite un model de développement qui est assez particulier qu’on appelle le ‘’factory-modèle’’ », explique Mazighi.
« Pour exploiter les gaz de schiste, il faudrait avoir des couloirs verts au niveau des douanes, ainsi que de gros moyens au niveau des forages et aussi sur le volet des ressources humaines. Tout ceci on ne peut pas l’avoir du jour au lendemain, mais ça nécessite plusieurs années », a-t-il conclu.