Pour développer le réseau de distribution logistique en Algérie, une société mixte algéro-française vient d’être créée. L’objectif est de capturer 40% des parts d’un marché estimé à près de 30 millions de mètres carrés de plateformes logistiques. Mais surtout de faire économiser à l’Etat 12 milliards $ de surcouts par an.
La Société nationale des transports routiers (SNTR) et le concepteur et réalisateur clés en main d’usines logistiques APRC Group (France) ont annoncé ce mardi la création d’une joint-venture dénommée « SNTR Logistics » dotée d’un capital social de 300 millions de DA. La société mixte est détenue à 51% par la SNTR et 49% par APRC Group. Une résolution du Conseil des participations de l’Etat (CPE) a classé ce projet « d’intérêt national ». L’intérêt de la joint-venture est de « constituer un réseau national de plateformes logistiques et de distribution sur l’ensemble du territoire national ». « Notre ambition est de capturer 40% des parts de marché sachant que celui-ci pèse à peu près de 30 millions de M2 de plateformes logistiques », a déclaré le fondateur d’APRC Group, Karim Abdellaoui, précisant que l’objectif à travers ce partenariat avec la SNTR est de faire gagner à l’Etat 12 milliards de dollars de surcoûts par an. En outre, il est attendu à travers ce partenariat la création à terme de 30.000 à 40.000 emplois.
A noter que la résolution du CPE, jointe à un contrat de 10 ans, va permettre à la joint-venture d’être prioritaire dans le cadre de l’attribution de fonciers par les autorités algériennes, et porte sur le développement annuel de plusieurs centaines de milliers de mètres carrés. Quatre permis de construire à Oran, à Alger et à Sétif et Touggourt, ont d’ores et déjà été déposés pour la construction d’entrepôts de superficies allant de 15.000 à 35.000 m2. L’allemand Rhenus Logistics accompagnera le tandem SNTR-APRC Group dans la formation du personnel algérien, soit 2000 personnes par an sur 10 ans, dans la mise en œuvre des moyens informatiques et techniques et dans les méthodologies de commercialisation des prestations logistiques.
Le cout de la logistique en Algérie est de 35% du produit
Le fondateur de l’APRC, Karim Abdellaoui, dit avoir constaté ces dernières années un « grand retard » d’infrastructures qui, a-t-il dit, bloque l’émergence du pays en matière de développement économique. « On peut injecter les milliards de dollars que l’on veut dans l’économie, cela sera sans impact en l’absence d’un réseau de distribution performant », a-t-il précisé. « En Europe le cout de la logistique est de 5% du produit, la moyenne mondiale est de 15%. En Algérie, la moyenne est de 35% », explique Abdellaoui dont le groupe est le seul à proposer une solution globale.
Le fait de massifier les marchandises va faire baisser les coûts logistiques des produits. Selon lui, l’absence de réseaux de distribution logistique coute à l’économie algérienne 12 milliards de dollars annuellement ce qui, fatalement, se répercute sur le pouvoir d’achat du consommateur. « Notre objectif aujourd’hui c’est de faire en sorte que l’Algérie s’aligne sur la moyenne mondiale (15%) », affirme M. Abdellaoui. Il considère que l’Algérie a des atouts en matière de compétitivité. « Nous devons logiquement être le bassin industriel de l’Europe et non plus la Chine », a plaidé le fondateur de l’APRC. A travers la mise en place d’un réseau de distribution, ce seront les atouts de compétitivité de l’Algérie qui seront mis en avant, estime Karim Abdellaoui. Le fait de mettre l’industrie logistique en place va permettre aux enseignes mondiales de la grande distribution de s’implanter dans le pays. La société APRC dispose d’une filiale en Algérie où elle travaille notamment pour le groupe privé Cevital.