L’Algérie consomme près de 15 millions de tonnes de carburants routiers. Le GPL/carburant ne représente que 350.000 tonnes. La progression est lente, trop lente. En attendant la réalisation de raffineries, la facture de l’importation de gasoil et d’essence est de un milliard de dollars.
La consommation du GPL/carburant (GPL/C) est actuellement de 350.000 tonnes, ce qui est très en deçà des objectifs fixés par l’État qui vise également à réduire substantiellement l’importation des carburants routiers, a indiqué lundi à Alger une responsable auprès du ministère de l’Énergie.
« L’Algérie consomme aujourd’hui prés de 15 millions de tonnes de carburants routiers dont plus de 350.000 tonnes de GPL/C, ce qui est en très en deçà des objectifs fixés », a observé la secrétaire générale de ce ministère, Mme Fatma Zohra Cherfi, lors d’une conférence sur la promotion de l’utilisation de ce type de carburant. A ce propos, elle a rappelé l’objectif de convertir 30% du parc automobile à motorisation essence en 2030.
Mais elle a précisé qu’il existe un engouement de plus en plus grand des automobilistes pour le GPL/C, mais qui fait face à certaines contraintes entravant la réalisation du vaste programme envisagé pour la conversion dont spécialement la disponibilité des kits et autres équipements.
Dans ce sens, elle a appelé à la contribution des opérateurs privés qui constituent, selon elle, la « clé de la réussite » du vaste programme de conversion et du développement du réseau de distribution de GPL/C à même d’assurer une plus large disponibilité de ce produit sur l’ensemble de territoire national.
Mme Cherfi a également invité tous les acteurs concernés (ministère de l’Industrie, Naftal, opérateurs privés…) à renforcer davantage leur relation et à prospecter d’autres pistes de partenariat aussi bien dans le domaine de la conversion des véhicules au GPL/C que dans d’autres domaines porteurs d’opportunités.
L’autre avantage substantiel de l’utilisation du GPL/C est la réduction conséquente des importations de carburants routiers, a-t-elle soutenu. Sur ce point, le directeur général des hydrocarbures auprès du même ministère, Mustapha Hanifi, a affirmé qu’une augmentation du nombre de véhicules convertis au GPL/C se traduisait systématiquement par une réduction des importations en essence.
3 millions de tonnes de gasoil et essence importés pour un milliard de dollars
Selon ses chiffres, l’Algérie importe annuellement 3 millions de tonnes d’essence et de gasoil pour une facture d’importation de plus d’un (1) milliard de dollars.« Il faut arrêter l’importation », a-t-il lancé en exhortant Naftal à doubler d’efforts en matière de fabrication des kits et à assurer la disponibilité du GPL/C au niveau des stations-service.
Rappelant que deux raffineries d’une capacité de production de 5 millions de tonnes chacune est attendue pour 2020, il a, toutefois, considéré que d’ici là, il fallait lever certaines contraintes dont la non disponibilité du GPL/C au niveau de toutes les stations-service et les longs délais d’installation des kits.
Pour sa part, le directeur chargé des activités économiques au niveau de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), M. Samir Houguelaouène, a indiqué à l’APS que la consommation en essence et gasoil baisserait de 4% en cas d’une nouvelle augmentation des tarifs de ces carburants.
Il a estimé, ainsi, que le maintien du prix du GPL/C à 9 DA et l’augmentation des prix des autres carburants engendreraient une augmentation de la consommation du GPL/C à 500.000 tonnes.
Le même responsable a, d’ailleurs, constaté que la mise en œuvre de la nouvelle tarification des carburants depuis janvier 2016 s`est traduite par une nette croissance de la consommation du GPL/C qui est passée à 350.000 tonnes en 2016, en hausse de 28%, alors que la consommation des autres carburants a enregistré une baisse de 2 à 3%.
260.000 véhicules seulement en GPL/C
Présent à cette conférence, le P-dg par intérim de Naftal, Rachid Nadil, a affirmé l’engagement de cette entreprise en matière de promotion et de généralisation de l`utilisation du GPL/C à travers des actions portant notamment sur la réduction de délai de réponse à la demande de conversion à 10 jours au niveau de toutes les wilayas à l’exception d’Alger où cette opération prend quelques heures. Le délai moyen pour répondre à la demande est passé de 98 jours en 2016 à 21 jours en 2017.
S’agissant de la répartition des wilayas par catégorie de potentiel convertible en GPL/C, le plus grand potentiel est enregistré dans 5 wilayas (Alger, Blida, Oran, Constantine et Annaba) avec 100.000 véhicules (48,14% du parc automobile national), alors que le plus faible potentiel touche 11 wilayas avec 20.000 véhicules (3,72% du parc) dont la plupart relèvent du sud du pays.
En somme, 260.000 véhicules GPL/C en circulation sont enregistrés à ce jour et ont consommé 300.000 tonnes du GPL/C en 2016, alors que pour 2019, Naftal prévoit 145.000 conversions/an à partir de 2019. Concernant les capacités de conversion opérationnelles, le nombre de centres réalisés par Naftal est passé de 37 en 2016 à 43 en avril 2017.
En avril 2017, il a été enregistré 2.277 stations-services composées de 639 avec GPL/C et 1.638 sans ce carburant propre. Dans son programme de développement du réseau GPL/C pour 2017-2021, Naftal prévoit la réalisation de 1.624 stations-services.
Durant le débat de cette conférence, des opérateurs privés ont appelé à une révision de la réglementation régissant l’installation des kits dans le milieu urbain tandis que d’autres ont suggéré à convertir en GPL/C 10% des véhicules fabriqués localement.
Sur ce point, le directeur de l’ARH, M. Saidani Allaoua, a fait savoir à l’APS que le ministère de l’Energie avait demandé récemment au ministère de l’Industrie d’inclure un quota de véhicules roulant en GPL/C dans ceux montés en Algérie.
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