Le contrat de 3 milliards de dollars pour la maintenance de centrales électriques algériennes signé hier entre Sonelgaz et l’américain General Electric suscite des interrogations chez deux experts algériens. Ils le trouvent « flou », Sonelgaz n’ayant pas communiqué sur les termes du contrat.
Le contrat portant sur la maintenance de dix centrales électriques signé, lundi 24 avril 2017 à Batna, par la Société de production d’électricité (SPE), filiale de Sonelgaz et l’américain General Electric (GE) est entouré de flou, estime Abdelaali Badache, ex-président de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg).
Abdelaali Badache s’étonne, tout d’abord, du fait que ce soit la société GE qui en fasse l’annonce dans un communiqué plutôt que la partie algérienne. « C’est à la partie algérienne de faire une telle annonce surtout pour un contrat d’un montant aussi important. Il s’agit d’un contrat de 3 milliards de dollars. Ce n’est pas rien », a-t-il indiqué.
A noter que le montant en question ne figure pas dans le communiqué du groupe mais a été donné par l’agence de presse Reuters. « Pour M. Badache « tant que la partie algérienne n’a pas communiqué autour de ce projet, cela signifie que le contrat n’a pas été encore signé ».
Sur le projet lui-même, M. Badache estime impossible de faire un commentaire tant les choses sont floues. Si le montant est connu, les détails entourant le projet restent trop imprécis pour oser un commentaire, d’après lui.
Un avis partagé par l’expert financier, Farid Bourenani qui relève, lui aussi, le manque de précision dans le communiqué de General Electric. « Nous avons l’impression que GE n’a pas réellement souhaité communiquer mais qu’elle a quand même publié un communiqué pour une question de principe en quelque sorte », a-t-il noté.
«Nous avons cru comprendre qu’il s’agissait d’un contrat de Revamping et donc de renforcement des capacités des équipements existants. Mais dans ce cas, il aurait fallu que l’on nous donne davantage de précisions sur les quantités à produire après l’intervention de GE dans le cadre de ce contrat », note M. Bourenani.
L’expert financier qui considère qu’il est impossible de parler du montage financier de ce projet en raison du flou qui l’entoure pour le moment, s’interroge, lui aussi, sur le silence de la filiale de Sonelgaz qui est, elle aussi, censée communiquer autour de ce contrat. Pour rappel, le contrat a été signé par le P-DG de Sonelgaz SPE, Sabri Lezhari et le P-DG de GE Afrique du Nord-Ouest, Touffik Fredj.
Un contrat de maintenance à long terme
«Il comprend des opérations et services de maintenance à long terme pour 10 centrales Sonelgaz à travers le pays et qui généreront 11 gigawatts d’électricité, la mise en place d’un système de renforcement de l’efficacité énergétique (Advanced Gas Path) qui délivrera 420 mégawatts de puissance supplémentaire, avec une réduction de la consommation du gaz naturel utilisé, ainsi que l’introduction des solutions numériques de GE », selon le communiqué du groupe américain.
«Considéré comme le plus important contrat de partenariat de l’histoire pour GE Power Services, cet accord renforcera les capacités industrielles locales et stimulera la transition industrielle numérique des centrales électriques du pays», ajoute le même document.