100 milliards DA par an, représentant la valeur de 20 aéronefs ! C’est le montant des pertes causées par les accidents de la route à Algérie. Ce chiffre a été révélé hier à Alger par le ministre des Transports, Amar Ghoul à l’occasion d’une journée d’études sur « l’enrichissement de la politique nationale de la sécurité routière ».
Avec une moyenne de 4.000 morts sur les routes chaque année, l’Algérie occupe un classement peu enviable dans le podium mondial en matière d’accidents de la circulation. Pour tenter d’endiguer ce phénomène, le ministre des transports a annoncé que son département allait présenter au gouvernement « un plan national de la sécurité routière » dans le cadre des recommandations des grandes assises nationales des transports. Ce plan englobe, selon l’APS, plusieurs aspects, dont l’ouverture de branches locales du Centre national de prévention routière. « Le décret exécutif et les textes d’application relatifs à la restructuration de ce centre sont fin prêts, afin de permettre l’élargissement des prérogatives de ce centre et sa réhabilitation en termes de ressources humaines et moyens », a ajouté le ministre. En outre, ce plan prévoit des mesures plus coercitives pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement à l’encontre des contrevenants au code de la route et des mesures incitatives pour encourager les citoyens à recourir aux transports en commun. Amar Ghoul annonce aussi le renforcement du transport ferroviaire pour le transport des personnes et des marchandises, afin d’alléger la surcharge qui pèse sur les routes, d’autant que le parc automobile est en constante augmentation et compte aujourd’hui 8 millions de véhicules.
Le facteur humain mis en cause
Mesurant la gravité du phénomène, le ministre considère que la situation actuelle nécessitait des solutions « urgentes, profondes et durables » impliquant tous les acteurs des différents secteurs concernés.
Le facteur humain est cité par les services compétents comme étant à l’origine de la plupart des accidents enregistrés. Pour atténuer cette hécatombe, le législateur algérien a eu recours au durcissement de la loi. C’est dans ce cadre que s’inscrit le code de la route en vigueur dès juillet 2009. Ce nouveau texte de loi a durcit les mesures coercitives contre les personnes ne respectant pas les règles de la circulation routière. Présenté comme révolutionnaire, le nouveau code a ainsi institué le permis à points et le permis de conduire probatoire ainsi que le brevet professionnel pour le transport public de voyageurs et de marchandises. Mais 5 ans après son entrée en vigueur, force est de constater que la courbe des accidents n’a pas fléchi.