Le ministre de l’industrie, Amara Benyounes, a trouvé sa solution à la rareté du foncier industriel. Il propose de déclasser plus de 3000 hectares de terres agricoles dans 18 wilayas du pays, principalement à Alger, Sétif, Tizi-ouzou, Bouira, Bejaia, Oran, Sidi Bel Abbes.
Le décret relatif à ce transfert a été examiné mercredi par le conseil du gouvernement. Pour ce dernier, il n’est plus question de récupérer les dizaines de milliers d’hectares dans les zones industrielles utilisés comme zones de stockage par les importateurs. Le gouvernement considère qu’il serait plus simple de rogner sur des terres à vocation agricole au motif qu’elles sont «de faible rendement».
Pourtant le rapport du groupe de la tripartite sur le dossier du foncier industriel, transmis au Premier ministre est d’une clarté saisissante : 30% des terrains situés dans les zones industrielles ne sont pas utilisés pour leur vocation première. Dans le document de ce groupe de travail, le Président du FCE, Réda Hamiani, estime qu’« actuellement, les zones de Rouiba et de Réghaïa sont devenues des zones de stockage pour les conteneurs». Pour lui, le problème est dans la spéculation «qu’il faut avoir le courage d’admettre».
L’Aniref se joint de la partie
La revendication du patronat, de récupérer les terrains non-utilisés dans les zones industrielles, est d’ailleurs confortée par l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière(Aniref). Dans un rapport, cette agence insiste sur la nécessité de «récupérer le résiduel et taxer les propriétaires du foncier non exploité». Sa directrice déplore «les lenteurs toujours présentes» des services des domaines pour récupérer les documents du cadastre permettant de cerner le foncier et les propriétaires.
De l’avis des cadres de l’Aniref, l’opération dans sa globalité ne sera pas facile au regard de nombreux problèmes rencontrés, particulièrement sur le plan juridique (déclassement de terrains agricoles, propriétés…).