A Bejaïa, un comité citoyen estime que la création de fermes aquacoles dans cette aire est en contradiction avec une circulaire ministérielle instaurant des régions d’exclusion.
Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi, a été interpellé hier samedi par le Comité citoyen et scientifique pour la conservation et la valorisation durable des zones humides et marines du littoral de Béjaïa. Profitant de la visite de travail et d’inspection qu’il effectuait dans la wilaya, les membres de ce Comité ont rappelé avec insistance qu’ils s’opposaient à l’implantation d’une exploitation aquacole à l’intérieur de la future zone marine protégée. Et pour prouver qu’ils sont représentatifs, ils ont joint à leur requête une pétition, signée par près de 1.000 personnes.
Le comité citoyen en question est composé de citoyens « lambda », de pêcheurs, professionnels et amateurs mais aussi d’universitaires, de chercheurs et d’animateurs associatifs. Un de ses membres, reçu en aparté par le ministre, s’est félicité de la création et de la mise en valeur de la zone protégée, initiée par la réunion du 20 août 2014, mais il s’est interrogé sur le fait que l’autorité en charge du secteur de la pêche à Béjaïa s’apprête à autoriser la création, sur la même aire, de plusieurs exploitations aquacoles, en contradiction avec la circulaire du ministre instaurant des régions d’exclusion. Le ministre, qui n’a pas été insensible aux arguments des écolos béjaouis, a rassuré ses vis-à-vis affirmant qu’il y aura une deuxième expertise qui tiendra compte de l’argumentaire soumis par écrit et de vive voix.
Les membres du comité demandent la délocalisation de cette zone, qui renferme un patrimoine écologique endémique. Toutefois, leur action, a-t-on expliqué, ne vise en aucun cas l’arrêt définitif du projet, qui peut générer des ressources et de la valeur ajoutée à la région. En cas de délocalisation, ils exigent que des études approfondies de l’impact d’une telle exploitation sur l’écosystème soient confiées à des bureaux d’études spécialisés.
Déplacement du terminal pétrolier du port de Bejaïa
Le ministre de la Pêche, après avoir donné le coup d’envoi aux journées d’information sur la pêche traditionnelle organisées par la Chambre de la pêche et de l’aquaculture de Béjaïa, en collaboration avec l’association Gouraya et l’association d’écotourisme Les Aiguades, a fait une halte au niveau de la Porte Sarrasine, au chef-lieu de la wilaya. Il a inauguré le chantier de construction d’une poissonnerie communale, un projet, qui sera réalisé dans un délai de 7 mois, et qui a coûté la bagatelle de 1,7 milliard de centimes. Il s’est dirigé par la suite vers le port de Béjaïa, où il s’est enquis de l’état d’avancement du chantier de construction de cases pêcheur.
Le ministre s’est entretenu avec les responsables de l’Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) au sujet du déplacement du terminal pétrolier vers la côte est. Il a indiqué, à ce propos, que l’étude du projet est en voie d’achèvement alors que les travaux débuteront le mois de juillet 2015.
Le projet en question vise à transformer le port de Béjaïa, qui connaîtra une extension de 26 hectares en plus des 47,1 hectares sur lesquels sera installé un terminal à conteneurs.