« Je ne suis pas tant inquiet par la baisse des exportations d’hydrocarbure de l’Algérie que par la progression inquiétante de la consommation interne de l’énergie,» a déclaré aujourd’hui le nouveau ministre de l’industrie et des Mines Abdesslam Bouchouareb.
Le ministre s’est exprimé en ces termes lors de sa réunion, mardi, avec les représentants des organisations patronales et de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Bouchouareb, à qui le secteur des Mines a été confié, s’est dit d’autant plus inquiet qu’un pays comme « les Etats-Unis se soit orienté vers le gaz de schiste, ce qui fera de lui un pays qui n’importera plus des sources d’énergie conventionnelle ».
M. Abdessalem Bouchouareb a ajouté que « la progression extraordinaire de la consommation interne en énergie nous mettra face à de sérieux problèmes d’ici dix ans, tout au plus ». Une situation qui nécessite des «mesures d’urgence». «Les défis énergétiques qui s’imposent aujourd’hui à notre pays implique des actions rapides et efficaces », a-t-il dit.
Les alertes des experts
La crainte exprimée ce matin par Abdesslam Bouchouareb rejoint celle des spécialistes de l’énergie et des économistes,qui ont attiré l’attention, à plusieurs reprises, sur les risques qui guettent le pays en matière d’énergie. L’économiste Mustapha Mékidèche ou encore, l’ancien ministre de l’Energie et ex-P-DG de Sontrach, Nordine Ait Laoussine et bien d’autres, ont évoqué les risques que représente désormais la progression de la consommation interne en énergie. Pour eux, les prix pratiqués actuellement sont bien plus bas que ceux pratiqués dans la plupart des pays. Des prix bas qui encouragent, d’après eux, le gaspillage de l’énergie. De leur point de vue, la réticence des pouvoirs publics à réviser les prix à la hausse répond plus à une logique politique qu’économique.