La 19ème tripartite, qui s’ouvre aujourd’hui à Alger, a trois dossiers économiques à sn ordre du jour. Le plus important est celui d’un « modèle de croissance » pour la période 2016-2019, dans lequel les revenus des hydrocarbures tiendraient un rôle moins central.
La 19ème tripartite (Gouvernement-UGTA-patronat), qui se tient dimanche à Alger, doit examiner trois dossiers importants que sont le nouveau modèle économique, l’évaluation du pacte économique et social dans les volets investissement et emploi, ainsi que le réajustement du système de retraite.
Ainsi, cette tripartite, qui se tient dans une conjoncture financière nationale et internationale difficile, débattra d’abord d’un nouveau « modèle de croissance économique » pour l’Algérie pour la période 2016-2019.
Lors du dernier Conseil des ministres, tenu mardi dernier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a appelé l’Exécutif et ses partenaires socio-économiques à « s’engager pour l’application de ce nouveau modèle de croissance destiné à dynamiser la croissance et l’investissement hors hydrocarbures, tout en préservant la cohésion sociale de notre Nation, dans le cadre de la justice sociale et de l’Etat de droit ».
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait déjà assuré, lors de l’ouverture de la session de printemps de l’APN, en mars dernier, que ce modèle de croissance, basé sur l’entreprise et sur la rentabilité du travail, n’allait pas toucher aux acquis sociaux des Algériens.
Il avait indiqué auparavant, dans une interview accordée à l’APS en novembre 2015, que l’Algérie allait chercher la croissance en dehors du secteur des hydrocarbures « dans la sphère économique réelle où l’entreprise, publique ou privée, est la clé de voûte ».
« C’est le modèle de croissance que nous sommes en train de déployer avec une vision claire jusqu’en 2019 et nous sommes en train de réfléchir pour l’élargir à l’horizon 2030 », avait-il alors déclaré.
« Il ne s’agit pas là d’un choix ou d’une option économique entre tant d’autres. C’est une démarche vitale pour l’avenir de notre pays où nous devons tous réapprendre à redonner son lustre à la valeur du travail et à vivre du fruit de notre labeur », avait-il soutenu.
Selon M. Sellal, les investissements productifs devront être, dans le futur, réalisés par les opérateurs économiques et non pas par l’Etat qui devra se charger des missions de régulation et de solidarité au profit des couches les plus défavorisées.
Selon le Conseil national économique et social (Cnes), qui avait introduit le concept d’un nouveau modèle économique en 2012, avant même la baisse des prix du pétrole à la mi-2014, ce modèle devrait se baser sur six fondamentaux: la ré-industrialisation, la rigueur budgétaire, la liquidation progressive des rentes et des activités informelles, la mise à plat du système des subventions, l’amélioration du climat des affaires et l’émergence d’un secteur privé national productif.
Evaluation du pacte économique et social de 2014
Le deuxième dossier inscrit à l’agenda de la 19ème tripartite est l’évaluation du pacte économique et social signé en février 2014 entre le Gouvernement et ses partenaires socio-économiques pour une période de cinq ans, tout en examinant les voies et moyens pour consolider l’investissement, développer l’entreprise nationale et promouvoir l’emploi.
A ce titre, M. Bouteflika a demandé au gouvernement, lors du Conseil des ministres de mardi passé, de « poursuivre le dialogue et la concertation cultivés avec les partenaires sociaux et le monde de l’entreprise » en invitant les participants à la tripartite à « concrétiser leur engagement contracté en 2014 par l’adoption du Pacte économique et social ».
Ce pacte vise notamment à accélérer les réformes économiques, promouvoir la concertation et le dialogue social, le développement industriel, l’amélioration du climat des affaires et le développement humain.
Il établit des engagements de chacune des parties pour réaliser solidairement ces objectifs: le syndicat des travailleurs s’accorde à préserver un climat social stable, les organisations patronales s’engagent à favoriser la préservation et la création d’emploi et de l’investissement productif et les pouvoirs publics, de leur côté, à assainir le climat des affaires pour favoriser l’expansion des entreprises.
La 18ème tripartite, tenue en octobre 2015 à Biskra, avait déjà exprimé sa satisfaction quant aux « avancées significatives » dans la mise en œuvre de ce pacte.
Enfin, la 19ème tripartite examinera des « réajustements » au système national de retraite, jugés « nécessaires » par le Gouvernement, selon un communiqué des services du Premier ministère.