Des échos insistants faisant état de la volonté des pouvoirs publics d’apporter des modifications à la mouture finale du projet de Pacte économique et social de croissance, inquiètent les syndicats des travailleurs et le Patronat.
Le gouvernement serait-il-tenté de revoir le projet de Pacte économique et social de croissance, remis fin décembre 2013, par la commission de la tripartite au Premier ministre Abdelmalek ? C’est ce que croient savoir des responsables syndicaux et des représentants d’organisations patronales ayant pris part à l’élaboration du document et qui se sont confiées à Maghreb Emergent. « Le texte final du Pacte que nous avons remis au gouvernement était sensé être définitif et il était question qu’il soit signé en séance solennelle par les parties engagées et envoyé à l’impression, », ajoutent ces sources. Mais selon toute vraisemblance, le gouvernement veut y apporter encore des modifications, alors que ses représentants étaient partie prenante dans sa rédaction.
Une fois n’est pas coutume, le Patronat et l’UGTA ont fait bloc, dans la négociation, face au gouvernement, qui a délégué les cadres du ministère du développement industriel et de la promotion de l’investissement.
Des officiels « en porte à faux » avec les directives de Sellal
Nos sources déplorent le manque de réactivité du gouvernement pour la signature du Pacte et le passage à la phase d’application et s’inquiètent d’un blocage par « le lobby bureaucratique » hostile à toute réforme qui mettrait fin au statu quo. « Ce serait dommage car ce Pacte est porteur de grands espoirs pour la sphère économique nationale, notamment dans ses volets relatifs à la gouvernance et à l’assainissement de l’environnement des affaires, » déplorent nos sources, qui précisent que 90 pour cent des propositions des syndicats et du patronat ont été intégrées dans le Pacte.
Des négociations, que nos sources ont d’ailleurs qualifié de « particulièrement serrées», face à des délégués gouvernementaux « en porte à faux avec l’esprit de la tripartite et du schéma suggéré par le Premier ministre Abdelmalek Sellal ». Les délégués du ministère ont particulièrement insisté sur l’intégration dans le texte, des « réalisations et des aspects positifs » de la situation économique en Algérie, au moment où l’ensemble des partenaires de la tripartite de septembre s’étaient accordés à dire que les choses n’allaient pas dans le bon sens et qu’il fallait en urgence changer de cap », confie notre source.
Aucune date de signature fixée
L’absence de réponse de la part du gouvernement risque de remettre en cause les décisions de la dernière tripartite qui a pourtant été élargie aux experts et à tous les acteurs influents de la sphère économique algérienne. « Cela voudrait dire que les représentants du gouvernement avec qui nous avons négocié n’avaient en réalité aucune crédibilité puisque leur signature est remise en cause, » ajoute une source syndicale. A ce jour, aucune date n’a été annoncée pour la signature du Pacte.