Le trafic ferroviaire en Algérie était totalement paralysé mercredi en milieu de journée par une grève des conducteurs de trains, qui protestent contre l’absence de passages à niveau gardés après le décès d’un de leurs collègues près d’Akbou, dans la wilaya de Bejaïa, dans un accident.
Mercredi matin, 5h40, gare de Blida. Les voyageurs, généralement des travailleurs qui se rendent à Alger, El Harrach, Hussein-dey, sortent furieux de la gare, en colère contre ‘’cette énième grève des travailleurs de la SNTF.’’ Kheireddine, qui travaille à Alger, sort désabusé de la gare de Blida, et il est immédiatement hélé par un chauffeur de taxi pour le conduire à la gare routière, de l’autre côté de la ville, sur la route vers la capitale. ‘’A chaque fois, c’est comme çà. On arrive le matin à la gare, et on se tient le ventre, de peur d’arriver sur place et que l’on nous dise qu’il n’y aura pas de train’’, lance t-il, ‘’fatigué par ces grèves qui pénalisent les travailleurs.’’ ‘’Si au moins ils annoncent leur débrayage, on prendrait nos précautions’’, s’exclame un autre voyageur, à la recherche d’un taxi pour se rendre à Bab Errahba, la gare routière de Blida.
Le débrayage des conducteurs de trains de la SNTF a été décidé à la suite du décès hier mardi d’un de leurs collègues sur un passage à niveau non gardé dans la commune d’Akbou, dans la wilaya de Béjaïa. Cette grève a été décidée, selon un syndicaliste, pour dénoncer le manque de sécurité des trains aux passages à niveau non gardés.
Mardi, le conducteur d’un train desservant la wilaya de Bejaïa est mort lorsque la locomotive avait heurté un camion à un passage à niveau non gardé.
‘’Le mouvement est suivi à Alger, Oran, Constantine, Blida’’, a indiqué le directeur général de la SNTF Yassine Bendjaballah à Maghrebemergent. Il a précisé que des discussions ‘’auront lieu avec les représentants des travailleurs cet après midi’’. ‘’Je vais les recevoir et discuter avec eux sur cette question des passages à niveau non gardés, un de nos soucis et notre priorité pour la sécurisation du trafic ferroviaire et de la vie de nos travailleurs.’’ Yassine Bendjaballah poursuit que ‘’notre programme de développement prend en charge cette question des passages à niveau, qui doivent disparaître à l’avenir avec la mise en place de notre programme de modernisation du réseau.’’ La reprise du trafic sera ‘’la question centrale lors de nos discussions avec les représentants des travailleurs’’, a-t-il confirmé par téléphone à ME.
Passages à niveau non gardés, le point noir
Fin novembre 2015, une personne a trouvé la mort et deux autres ont été blessées lorsqu’un train de voyageurs a heurté un camion citerne qui tentait de traverser un passage à niveau entre Maghnia et Oran. Le communiqué de la SNTF précise qui dans cet accident, il a été enregistré le décès du contrôleur de train et la blessure du conducteur de train et du chauffeur du camion, qui ont été évacués vers l’hôpital de Sidi-Bel-Abbès. Des voyageurs ont été blessés, alors que l’autorail a été complètement détruit. L’accident s’était produit à un passage à niveau non gardé sur la ligne Oued Tlélat.
Mais, le P-DG de la SNTF reste optimiste, et annonce la prochaine réception de 17 autorails en 2017, sur la base d’un programme doté de 127 milliards de dinars pour la modernisation du secteur.