Ces candidats sont: le président de la République Abdelaziz Bouteflika, son ancien Chef du gouvernement et rival aux présidentielles de 2004 Ali Benflis, la secrétaire générale du Parti des travailleurs Louisa Hanoune, le leader du parti Ahd 54 Ali Fewzi Rebaine, le président du Front national algérien Moussa Touati et le président du Front Al Moustakbal, Belaïd Abdelaziz.
Belaïd Abdelaziz
Le plus jeune des postulants à la magistrature suprême, Belaïd Abdelaziz, fait partie des candidats dont le dossier a été validé par le Conseil constitutionnel, et participera ainsi, pour la première fois à la course pour le poste du président de la République dont l’élection est prévue le 17 avril 2014.
Né à Batna en 1963, marié et père de cinq enfants, M. Belaïd entame sa carrière militante en rejoignant, dès son jeune âge, les rangs des scouts musulmans où il gravit rapidement les échelons pour en devenir un cadre national.
Militant de base dans l’union nationale des étudiants algériens (UNEA), il en prendra les rênes de 1986 à 2007. Militant également de l’union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA), M. Belaïd assurera aussi la présidence de cette organisation.
Titulaire d’un doctorat en médecine et d’une licence en droit, M. Belaïd s’est engagé en politique dans le parti du Front de libération nationale (FLN) à l’âge de 23 ans, au sein duquel il sera élu membre du comité centrale.
M. Belaïd sera élu député à l’Assemblée nationale populaire (APN) pour deux mandatures (1997-2002) et (2002-2007) sous les couleurs du FLN, parti qu’il finira par quitter en 2011 pour créer, avec le concours d’autres militants, sa propre formation politique en 2012, le Front Moustakbal (FM).
Sa nouvelle formation avait réussi à obtenir lors des législatives de mai 2012 deux sièges à l’APN. Le FM a également décroché 890 sièges dans les assemblées communales et de wilayas à l’issue des élections locales de septembre 2012. Il compte un siège au Conseil de la nation.
Ali Benflis
L’ancien chef du gouvernement Ali Benflis, retenu par le Conseil constitutionnel en tant que candidat indépendant à l’élection présidentielle du 17 avril 2014, participe à cette élection pour la seconde fois, après celle de 2004.
M. Benflis a initié sa carrière en qualité de magistrat au cours de laquelle il a notamment, assumé les fonctions de procureur de la République de Batna, procureur général près la Cour de Constantine en plus des responsabilités exercées au sein du ministère de la justice, selon le site Internet de sa direction de campagne.
En 1974, il quitte le corps de la magistrature pour rejoindre le barreau et en 1983 il a été élu bâtonnier de la région Est du pays, puis bâtonnier de la région de Batna en 1987.
M. Benflis a été membre fondateur de la Ligue algérienne des Droits de l’homme, membre de son Comité directeur et délégué de la région Est du pays de la ligue, selon sa biographie.
En qualité d’avocat, il a défendu plusieurs militants poursuivis pour des délits d’opinion en Algérie et à l’étranger, lit-on sur le site.
Après les évènements du 5 octobre 1988, il a été désigné en qualité de ministre de la Justice dans le gouvernement de feu Kasdi Merbah, charge qu’il a continué à assumer dans deux gouvernements successifs.
En juillet 1991, il démissionne du gouvernement pour marquer son opposition aux mesures de privation des libertés en dehors du contrôle judiciaire.
En 1997, M. Benflis est élu député du parti du FLN et désigné par ses pairs, membre de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale (APN).
En 1999, il est appelé à diriger la campagne électorale du candidat Abdelaziz Bouteflika. A l’issue de l’élection de M. Bouteflika, il est nommé Secrétaire général, puis Directeur de cabinet de la Présidence de la République.
En août 2000, il est nommé chef du gouvernement, avant d’être élu en septembre 2000, en tant que Secrétaire général du parti du FLN, les militants le désignent comme candidat à l’élection présidentielle de 2004.
M. Benflis est auteur de deux ouvrages : le premier consacré à son père et son frère enlevés puis torturés à mort en 1957 par l’armée coloniale et à neuf chouhada (martyrs) membres de sa famille. Son second ouvrage est dédié à certains de ses enseignants « en signe de reconnaissance et de gratitude ».
Né le 8 septembre 1944 à Batna, M. Benflis est marié et père de quatre enfants.
Abdelaziz Bouteflika
Abdelaziz Bouteflika, dont la candidature à l’élection présidentielle du 17 avril prochain vient d’être validée par le Conseil constitutionnel, brigue un 4ème mandat pour parachever le processus des réformes politiques et du développement socioéconomique du pays.
M. Bouteflika, qui vient célébrer ce mois de mars son 77ème anniversaire, a rejoint les rangs des combattants pour la libération du pays très jeune, en intégrant l’Armée de libération nationale (ALN) en 1956.
En 1960, le Commandant Abdelaziz Bouteflika est affecté dans le Sud du pays pour commander le « front du Mali » dont la création entrait dans le cadre des mesures visant à faire échec aux entreprises de division du pays par la France coloniale, ce qui lui vaudra le nom de guerre de Si Abdelkader El Mali.
Dès 1962, il sera le plus jeune ministre qu’a connu l’Algérie indépendante en occupant le poste de ministre de la Jeunesse, des sports et du tourisme et ensuite celui de ministre des Affaires étrangères à l’âge de 25 ans.
Bouteflika connaîtra une ascension fulgurante aussi bien en tant que cadre de son parti le Front de libération nationale (FLN), qu’en tant que diplomate, se distinguant par une action diplomatique qui vaudra à l’Algérie un prestige et une influence l’établissant comme un des leaders du Tiers-monde.
Une action dont la ligne directrice est basée sur le respect du droit international et le soutien aux causes justes à travers le monde qu’on retrouvera dans sa politique extérieure en tant que président de la République.
Ainsi, il est élu à l’unanimité Président de la 29ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, en 1974, et obtient la mise au ban par la communauté internationale du régime sud-africain pour sa politique d’apartheid et fait admettre, malgré les oppositions, le leader de l’Organisation de Libération de la Palestine, feu Yasser Arafat, qui prononcera un discours devant l’Assemblée Générale.
Après des années d’exil qui ont suivi le décès en 1978 du président Houari Boumediene dont il était très proche, Bouteflika revient en Algérie en janvier 1987, et sera signataire de la « motion des 18 » suite aux événements d’octobre 1988.
Entre 1989 et 1994, il déclinera plusieurs propositions, comme il ne donnera pas suite aux sollicitations dont il est l’objet en vue de son accession aux fonctions de chef de l’Etat dans le cadre des modalités et des mécanismes de la transition.
Il est élu président de la République une première fois en tant que candidat indépendant, en avril 1999, et successivement en 2004 et 2009.
Dès sa prise de fonctions, il s’engage à rétablir la sécurité, la paix et la stabilité. A cette fin, il engage un processus législatif de concorde civile, consacré le 16 septembre 1999, par un référendum qui recueille plus de 98% de suffrages favorables.
Cette étape lui permet d’entamer, sur le plan intérieur, un vaste programme de refondation de l’Etat algérien à travers la réforme des structures et des missions de l’Etat, du système judiciaire, du système éducatif ainsi qu’un train de mesures économiques audacieuses, comportant notamment une réforme du système bancaire.
Au cours de son deuxième mandat, il prend la décision de la constitutionnalisation de Tamazight et sa consécration en tant que langue nationale.
Il compte, également, à son actif trois programmes quinquennaux de développement socioéconomique.
En septembre 2005, et conformément à sa promesse électorale, le Président Bouteflika organise un référendum sur la réconciliation nationale. Près de 80% des Algériens plébiscitent cette politique et en fin 2008, il procède à une révision partielle et limitée de la Constitution.
Durant son troisième mandat, M. Bouteflika annonce en 2011 de nouvelles réformes économiques et politiques à même de consolider les efforts de stabilité et développement engagés depuis plus d’une décennie afin de prémunir le pays des menaces et des troubles qui avaient ébranlé certains pays voisins.
Moussa Touati
Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, figure sur la liste des candidats à la présidentielle du 17 avril prochain, rendue publique jeudi par le Conseil constitutionnel, dans une troisième tentative d’accéder à la magistrature suprême, après celles de 2004 et 2009.
Né le 03 octobre 1953 à Beni Slimane (wilaya de Médéa), M. Touati est issu d’une famille révolutionnaire connue.
Marié et père de trois enfants, Moussa Touati a poursuivi ses études primaires et moyennes dans des centres pour enfants de chouhada avant de rejoindre le lycée Ibn Khaldoun d’Alger.
Il a rejoint l’Armée nationale populaire (ANP) avant d’occuper différents postes au sein des Douanes nationales, au ministère de l’Habitat et à la Société nationale de recherches et d’exploitation minières (SONAREM).
Par la suite, Moussa Touati a rejoint les bancs de l’université pour se spécialiser en économie avant de travailler dans le corps de la Sûreté nationale.
M. Touati est également membre fondateur du mouvement des enfants de chouhada, de l’Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC) et de la Coordination nationale des enfants de chouhada.
En juin 1999, M. Touati crée le Front national algérien (FNA) et fut élu à la tête de ce parti dont il assure toujours la présidence.
Louisa Hanoune
La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, dont le dossier a été validé par le Conseil constitutionnel pour la course à la présidentielle du 17 avril 2014, est la seule femme à postuler à la plus haute fonction de l’Etat pour la troisième fois consécutive.
Issue d’une famille de paysans, la fille de Chekfa, commune de la wilaya de Jijel, est née en 1954, elle a commencé son parcours professionnel dans l’enseignement dès l’obtention de son baccalauréat, avant de rejoindre le secteur des transports aériens (aéroport), pour financer ses études universitaires.
Elle est licenciée par la suite pour s’être battue pour la liberté syndicale et pour l’indépendance de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Elle sera réintégrée et mutée à Alger en 1980, après des mois de combat.
Elle a participé, dès son arrivée à l’université d’Annaba où elle a obtenu sa licence en droit, à la création d’un collectif de femmes travailleuses pour faire de la question des femmes et de leur émancipation un combat politique et public.
Elle fut l’une des fondatrices et présidente de l’Association pour l’égalité devant la loi entre les femmes et les hommes en 1989.
A Alger, elle rejoint l’Organisation socialiste des travailleurs (OST) dans la clandestinité, où elle sera arrêtée en 1983. Elle est arrêtée une seconde fois en 1988.
En 1989, après la reconnaissance du multipartisme, la direction de l’OST l’élit comme porte-parole, tâche confirmée par le congrès de la fondation du PT en mai 1990, et qu’elle assumera jusqu’au 5ème congrès d’octobre 2003 à l’issue duquel elle est élue secrétaire général du parti.
Louisa Hanoune a été élue députée à l’Assemblée populaire pour trois mandats depuis la première législature pluraliste, lors de laquelle elle n’avait pas cessé d’appeler les formations politiques et le Président de la République « à dégager des initiatives pour l’arrêt de l’effusion du sang » et de « rétablir la paix ».
Sa première candidature pour la présidentielle fut en 1999 où son dossier s’est vu rejeter par le Conseil constitutionnel. Elle se représente aux deux élections présidentielles suivantes en 2004 puis en 2009.
Sur le plan international, Mme Hanoune est membre dans plusieurs organisations de solidarité avec les travailleurs et les peuples opprimés. Ainsi, elle est fondatrice de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples en janvier 1991. Elle participe depuis en tant que représentante du PT aux conférences contre les privatisations, pour la défense des organisations syndicales et pour le respect des normes de travail.
La secrétaire générale du Parti des travailleurs est également membre de la commission femmes travailleuses et de la commission Afrique de l’Entente internationale des travailleurs. Elle est aussi partie prenante de toutes les initiatives et campagnes initiées par la coalition syndicale US anti-guerre, la Confédération internationale des syndicats arabes et l’Entente internationale des travailleurs (EIT) contre l’occupation de l’Irak.
Ali Fawzi Rebaïne
Le président du parti AHD 54, Ali Fawzi Rebaïne, a été retenu par le Conseil constitutionnel, candidat à l’élection présidentielle du 17 avril 2014, pour la troisième fois consécutive après celles de 2004 et de 2009.
Son parcours a connu plusieurs étapes: il est membre fondateur de l’Association des fils et filles de chahids de la wilaya d’Alger en 1985, puis son président jusqu’à 1990.
M. Rebaïne est également, membre fondateur de la première ligue des droits de l’Homme en juin 1985, puis membre fondateur du comité national contre la torture en octobre 1988.
En 1991, il est membre fondateur du parti AHD 54, dont il devient le Secrétaire général et est reconduit en tant que président du parti, en 1998. Il est réélu président de ce parti en avril 2002, poste qu’il occupe jusqu’à aujourd’hui.
Selon sa biographie publiée sur le site Internet du parti, M. Rebaïne a été arrêté et emprisonné du 23 septembre 1983 au 4 novembre 1984, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » dans « l’affaire des Aurès ».
Arrêté une seconde fois le 5 juillet 1985, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat et constitution d’association illégale, il est condamné à 13 ans de prison, avant d’être libéré le 26 avril 1987 (grâce présidentielle) », selon le site.
Né en 1955 à Alger, M. Rebaïne, opticien de formation, est marié et père de deux enfants.