C’est devenu une question tabou depuis plusieurs années. L’exploitation des gisements d’or qui sont à fleur de terre dans l’extrême Sud algérien est passée sous silence et même formellement interdite.
Depuis quelques années, ils sont des centaines, voir des milliers d’orpailleurs clandestins, venant du Mali, du Niger, du Tchad et même du Soudan pour piller le sous-sol des régions frontalières. Armés de détecteurs de métaux et de marteaux-piqueurs, les orpailleurs voyageant en groupe et sont souvent « encadrés » de gardes armés. Moitié esclaves, moitié chercheurs d’or, ils ont fait d’énormes dégâts dans les pays voisins, comme la surutilisation de mercure qui a provoqué une catastrophe écologique au Tchad.
L’armée algérienne en arrête pratiquement chaque jour, il n’y a qu’à voir les bilans du MDN. En 2017 un millier a été arrêté, 484 détecteurs et 520 marteaux-piqueurs ont été saisis, alors que cette activité est officiellement interdite aux algériens. Mais cela pourrait bien changer. Dans une dépêche APS le ministre de l’Industrie, Youcef Yousfi a fait part, jeudi à l’Assemblée populaire nationale (APN), de l’avancement des discussions lancées par son département ministériel avec des partenaires étrangers pour l’exploitation des mines d’or dans le sud algérien.
A une question du député Bekkaï Hemmal concernant la situation des mines d’or à Tamanrasset notamment les mines de Tirek et d’Amesmessa, lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales, sous la présidence de Mouad Bouchareb, président de l’assemblée, M. Yousfi a indiqué que l’Entreprise nationale d’exploitation des mines d’or (ENOR) n’a pas assez d’expérience dans l’exploitation souterraine de l’or, ajoutant que des discussions sont en cours avec plusieurs sociétés étrangères expérimentées pour l’exploitation de ce minerai.
Les discussions avec les partenaires étrangers « avancent », a-t-il fait savoir, sans citer les noms et nationalités des partenaires étrangers concernés et sans préciser les délais de lancement des travaux, soulignant que ce partenariat permettra d’augmenter la production de l’or selon les réserves disponibles.
Concernant les mines d’or dans les régions de Tirek et d’Amesmessa, M. Yousfi a dit que l’activité de développement et d’exploitation de l’or dans ces deux mines s’est déroulée en plusieurs étapes. Au départ, l’entreprise ENOR a effectué, à elle seule, des travaux de développement et de préparation de l’opération d’exploitation et a, par la suite, établi un partenariat avec un partenaire étranger pour l’exploitation de ces mines, a-t-il précisé.
Concernant le partenariat d’ENOR avec le partenaire étranger, le ministre a déclaré: « Malheureusement, la société étrangère qui détenait la majorité des actions au sein de l’entreprise, a recouru à l’exploitation des couches superficielles du minerai, sans avoir élaboré un plan de développement et d’exploitation industrielle durable, empêchant ainsi l’exploitation efficace des mines d’or ».
Pour remédier à cette situation, M. Yousfi a indiqué que les autorités publiques avaient procédé à l’effacement de la dette de l’ENOR, en lui octroyant un crédit de près de 3 milliards de dinars, ajoutant que l’Entreprise a procédé, sur la base des orientations de son département ministériel, à une révision de son plan de développement et d’exploitation pour relancer son activité, et partant augmenter la production aurifère ».