Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a présidé, mardi à Alger, un conseil restreint consacré aux développements enregistrés par le marché pétrolier international et leurs retombées sur la démarche économique et sociale du pays.
Selon un communiqué de la Présidence, Bouteflika a relevé que la crise actuelle des prix du pétrole est « sévère, avec des perspectives imprévisibles à court terme ». C’est pourquoi il a instruit le Gouvernement d’en assurer un « suivi permanent et d’examiner » toute adaptation qui « s’avérerait nécessaire dans la gestion économique et budgétaire ».
Qualifiant la situation actuelle marquée par la chute de près de 50 % des prix du pétrole d’inquiétante, le Chef de l’Etat a toutefois souligné l’Algérie dispose d’une certaine marge de manœuvre pour y faire face, « résultant d’un désendettement public anticipé quasi-total, des réserves de change constituées, ainsi que de l’épargne publique accumulée au niveau du Fonds de Régulation des Recettes ».
Jugeant ainsi la situation maitrisable, Bouteflika a exclu « toute remise en cause de la politique d’investissements publics qui demeure le moteur de la croissance et de la création d’emplois et qui permet aussi de répondre aux besoins sociaux de la population, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement et de la formation, de la santé, et du logement ». A ce titre le programme quinquennal d’investissements publics 2015-2019 sera maintenu, « tout en adaptant le rythme et les priorités de lancement des nouveaux projets et en veillant aussi à la maîtrise de leurs coûts ».
Aussi, le Chef de L’Etat ne compte pas renoncer à la politique sociale du Gouvernement notamment les subventions, tout en appelant à la rationalisation de la dépense publique, notamment au niveau du budget de fonctionnement. Bouteflika a, en outre, chargé le Gouvernement de veiller à la rationalisation des importations et au renforcement du contrôle des opérations de financement du commerce extérieur, pour prévenir toutes formes d’évasion de capitaux.
Les mesures de Bouteflika pour la diversification de l’économie
Au chapitre de la diversification de l’économie nationale, rendue nécessaire et même urgente par la crise des prix du pétrole, a ordonné au Gouvernement d’engager les mesures requises pour la dynamisation des secteurs de l’industrie, de la pétrochimie, de l’agriculture, du tourisme et des nouvelles technologies de l’information et de la communication, et « de lui en rendre compte au cours du premier trimestre 2015 ». « Cela devra s’accompagner également d’une intensification des réformes au niveau du secteur financier, pour dynamiser le développement de l’entreprise, la mobilisation de l’épargne locale, et le financement des investissements de la sphère économique », a-t-il ajouté, selon le communiqué.
En outre, le secteur de l’Energie est chargé de promouvoir la rationalisation de la consommation interne d’énergie, de promouvoir la transition énergétique grâce au développement des énergies nouvelles et renouvelables, et d’accroître la recherche et l’exploitation des hydrocarbures, y compris non conventionnels.
Enfin, le Président Abdelaziz Bouteflika a chargé le Gouvernement de tenir l’opinion nationale informée des réalités et des enjeux de la crise actuelle des prix du pétrole. Cela permettra de rassurer la population, et de la mobiliser pour la lutte contre le gaspillage et pour un effort accru, au service de son propre bien être et du développement du pays, a conclu le Chef de l’Etat.