L’amélioration des conditions de vie et d’étude et des conditions de stage pratique font partie des principales revendications. Les forces de sécurité sont brutalement intervenues aujourd’hui à Alger pour empêcher un sit-in d’étudiants oranais devant le ministère de l’Enseignement supérieur et un autre d’étudiants de pharmacie devant le ministère de la Santé.
Les étudiants sont en colère. La contestation touche des établissements universitaires dans les quatre coins du pays. L’activité pédagogique est l’arrêt depuis des mois, pour certaines filières et quelques jours pour d’autres. Cette situation, qui nous rappelle le grand mouvement des étudiants d’avril 2011, fait de l’année universitaire en cours, tout sauf ordinaire.
Les tentatives du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Tahar Hadjar de contenir cette colère et de maîtriser la situation se sont heurtées à la détermination des étudiants protestataires.
Rien qu’à Alger, trois actions de protestation ont été dispersées aujourd’hui par les services de sécurité. Venus d’Oran, des dizaines d’étudiants de l’Institut de maintenance et de sécurité industrielle de l’université d’Oran 2 ont organisé un sit-in devant le siège du ministère avant que les services de sécurité n’interviennent pour les conduire de force vers la gare routière d’Alger. En grève depuis plus d’un mois, ils étaient venus déposer une plateforme de revendications au niveau de la tutelle. Ils demandent en premier l’autonomie de leur institut par rapport à l’université d’Oran 2, l’ouverture des stages pratiques pour les étudiants, la suppression de la circulaire du Premier ministère donnant la priorité aux résidents des régions du Sud dans le recrutement au sein des compagnies pétrolières.
Les étudiants en pharmacie empêchés de s’approcher du ministère de la Santé
Toujours à Alger, les forces de l’ordre ont empêché ce matin des étudiants en pharmacie de s’approcher du siège du ministère de la Santé et la Réforme hospitalière, indique un communiqué posté sur la page Facebook de l’Union des étudiants en pharmacie. Voulant déposer une demande d’audience au ministre, les délégués des étudiants ont été contraints de rebrousser le chemin. Déçus par l’attitude du département d’Abdelmalek Boudiaf, les protestataires, en grève depuis des mois, annoncent la poursuite de leur mouvement qui touche tout le pays.
Les futurs dentistes ne comptent pas eux non plus renoncer à leur débrayage qui dure depuis le mois de novembre dernier. Décidés à porter leur contestation devant le Palais du gouvernement, des étudiants en chirurgie dentaire venus de toutes les facultés des sciences médicales d’Algérie ont été forcés par les services de sécurité de faire demi-tour. Des bus ont été mobilisés pour conduire de force les étudiants loin du Palais du docteur Saâdane.
Les facultés d’architecture exigent la révision des stages pratiques
Les départements et les facultés d’architecture ne font pas exception. Leur quasi-totalité ne dispensent plus de cours depuis des semaines, en raison d’un mouvement de protestation déclenché par des étudiants. A titre d’exemple, on peut citer les universités de Batna, Constantine et Tlemcen. Leurs principales revendications sont : l’augmentation de la bourse d’étude à 10.000 DA/mois, la réduction de la cotisation au Conseil de l’ordre des architectes et la perception d’un salaire complet, à verser, par le maître de stage, durant 18 mois du stage pratique.
A ces actions de protestation s’ajoute la grandiose marche organisée lundi à Tizi Ouzou, par des milliers d’étudiants, pour dénoncer l’assassinat tragique d’un de leurs camarades la fin de la semaine dernière dans une rue de la ville.
Dans le même ordre d’idées, il y a lieu de rappeler, la grève de la faim observée pendant plusieurs jours, par six étudiants de l’école des Beaux-Arts d’Alger. Ils demandent une amélioration de leurs conditions d’hébergement et de restauration. Ils revendiquent aussi une meilleure prise en charge sur le plan pédagogique.