Le programme Padsel Noa prend officiellement effet, aujourd’hui, à la faveur d’une cérémonie de présentation à l’hôtel Aurassi.
En matière de solidarité nationale, l’Etat tourne le dos à la politique d’assistanat et opte plutôt pour une approche participative, permettant aux personnes vulnérables et traditionnellement destinataires d’aides, d’être les acteurs de leur devenir économique. C’est ce que révèlent les grandes lignes du Padsel Noa, ou programme d’appui au développement local durable et aux actions sociales du nord-ouest de l’Algérie. Une initiative qui relève de la coopération entre l’Algérie et l’Union Européenne et dont le programme vise l’intégration des couches sociales ciblées.
Le Padsel Noa concerne 24 communes relevant de six wilayas du nord-ouest du centre du pays, lesquels constitueront autant de modèles de réponse abouties à la problématique du développement local et intégré. Il sonne surtout le glas de la politique de l’Etat providence, puisqu’une véritable révolution est en marche en matière de solidarité nationale. C’est, du moins, ce qu’a laissé entendre la ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, Ghania Eddalia, à la faveur de la présentation du projet en question et auquel son département participe activement.
Le Padsel Noa ouvre de larges perspectives à la participation concrète des acteurs institutionnels et des populations ciblées. « Il s’agit clairement pour nous de dépasser aujourd’hui les logiques de simples solidarité et d’équipement, qui reproduisent souvent l’assistanat, pour déboucher sur une logique d’action économique avec et en faveur des populations des territoires à revitaliser», a fait savoir la ministre tout en assurant que les programmes et autres politiques conçues et menées dans une logique descendante se sont essoufflées et ont montré leurs limites. « Ils ne peuvent pas répondre à des problématiques de développement souvent complexes et surtout, ne peuvent le faire de façon pérenne», a-t-elle dit.
Fort d’une cagnotte de 43,4 millions d’euros, le Padsel Noa mené en synergie avec les acteurs institutionnels casse le tabou du privé et l’intègre même dans cette démarche inédite visant à extirper les populations des régions recensées de la précarité. Il s’agit ici d’accompagner la création de 60 coopératives pour 3000 femmes dans la filière de l’Alfa, ou 150 entreprises dans l’artisanat avec 500 à 700 emplois à la clé. Cette dynamique collective de développement locale retient également l’appui à une centaine d’organisations de la société civile.
« Cela peut paraitre dérisoire dans le contexte des besoins du développement dans un pays comme l’Algérie, cela est pourtant inestimable car nous aurons, en réalisant ne serait-ce que 70% de ces objectifs, dessiné une réponse durable au sous-développement, à l’isolement et à la précarité des territoires et des populations qui y vivent», a déclaré la ministre. Le Padsel Noa prend officiellement effet, aujourd’hui, à la faveur d’une cérémonie de présentation à l’hôtel Aurassi, à laquelle a pris part la ministre de la solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme.