Les deux experts économiques, Mourad Goumiri et Ferhat Ait Ali ont débattu cette semaine, dans l’émission Café des experts de l’économie (CEE) de Radio M, de la question des exportations hors hydrocarbures.
Pour nos experts, l’exportation hors hydrocarbures en Algérie est une ‘’fumisterie’’. Mourad Goumiri dira à ce sujet que le métier d’exportateur n’existe pas en Algérie, car pour lui, exporter nécessite des infrastructures juridiques financières, de l’assurance et du transport que, pour l’instant, nous ne maitrisons pas.
Concernant le chiffre avancé par le ministère du Commerce, qui prévoit de dépasser pour la première fois la barre des 3 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures, Ferhat Ait Ali affiche clairement son étonnement.
Pour lui, on ne passe pas de 1,8 milliards de dollars d’exportation, durant une vingtaine d’années, à 3 milliards de dollars sans intégrer les services. « S’il y’a un produit miracle qui booste nos exportations qu’ils nous le montrent », a martelé Ait Ali.
« Tant que la bureaucratie s’amuse à piloter les exportations on restera toujours faible dans ce domaine », a-t-il dit. Il a expliqué que dans les pays qui font du commerce et de la gouvernance rationnelle, un ministère élabore les textes et les présentent à l’assemblée pour faire l’encadrement juridique et réglementaire pour lancer une dynamique commerciale. « Le ministère ne fait pas de l’exportation ou de la promotion », a-t-il souligné.
Sur la question des placements des produits algériens sur les marchés mondiaux, Goumiri dira qu’il faut toujours voir les intrants d’un produit final mis à l’exportation, que ce soit le ciment, les produits pharmaceutiques, les engrais, etc.
Selon lui, la variable d’ajustement c’est les prix de l’énergie. Aujourd’hui, le placement des produits en exportation cache un véritable problème qui est le prix de cession de cette énergie. « Il ne faut pas parler d’exploit en matière d’exportation », a-t-il indiqué.
« Vous arrivez à placer vos produits parce que l’Etat vous cède le gaz à un prix subventionné et le résultat on le retrouve dans le déficit de Sonelgaz qui atteint les 23 milliards de dollars », a soulevé Goumiri en s’adressant aux exportateurs. « Il y a une réserve sur ces produits d’exportations qui sont, en réalité, des éléments forts en hydrocarbures », a-t-il conclu.
https://soundcloud.com/radiom-la-radio-libre/le-cafe-des-experts-economiques-du-12112018