L’interdiction par la wilaya d’Alger, de la « Conférence nationale de la citoyenneté » que devait organiser le Mouvement Mouwatana, n’a pas empêché ce dernier d’organiser sa réunion et adopter une résolution politique qui définit « les voies pour une sortie de crise », ce samedi 13 octobre 2018 au siège du parti Jil Jadid à Zeralda.
Pour l’Instance de coordination (IC) du mouvement de Mouwatana, la solution à la crise passe par une « renonciation au 5ème mandat » d’Abdelaziz Bouteflika. « Il n’y a aucune autre solution viable et raisonnable en dehors du départ de l’actuel Président et des hommes dont il s’est entouré avec lesquels il a édifié son régime » a clamé la porte-parole du mouvement Zoubida Assoul. Pour elle, les élections présidentielles de 2019 peuvent être une opportunité pour un changement de régime sans violence et sans déstabilisation pour le pays.
Le document (résolution politique), lu par Zoubida Assoul, lors d’une conférence de presse de Mouwatana ce matin, décrit « la situation sombre » du pays et fait des propositions pour sortir le pays de « cette impasse historique et l’engager sur la voie de l’édification de l’Etat de droit ».
Mouwatana évoque alors, « le renoncement au 5ème mandat où à son prolongement, ou même à une succession de pure forme ». Propose une « élection présidentielle ouverte, avec des garanties politiques négociées, permettant l’émergence d’une personnalité proposant la refonte des institutions d’Etat ». La troisième proposition de Mouwatana est que « sous l’égide du Président élu, il y ait la mise en place d’un gouvernement d’union nationale pour gérer les affaires courantes et préparer les conditions idoines pour une véritable relance socio-économique ». La mise en place d’un processus constituant avec l’ensemble des partenaires politiques et de la société civile pour aboutir à une Constitution répondant aux attentes du pays (une Constitution modèle sera proposée par Mouwatana), est aussi une des solutions que propose Mouwatana. Cette Constitution devrait valider un régime semi-présidentiel plus équilibré, avec un gouvernement responsable face aux élus du peuple, un pouvoir judiciaire indépendant de l’exécutif et des contre-pouvoirs sérieux, avec une cour constitutionnelle indépendante. Elle devra être approuvée par le peuple lors d’un référendum.
La résolution politique de ce mouvement propose aussi que les lois touchant aux libertés publiques, aux médias, aux partis politiques, aux élections et autres qui soient amendées en fonction des nouvelles donnes. « Les nouvelles institutions devront être élues sous l’égide d’une commission électorale indépendante de l’exécutif et ayant la haute main sur l’ensemble du processus » précise Mouwatana dans son document. Enfin le mouvement souligne que « la fin du mandat présidentiel laissera place à une véritable compétition politique concernant cette fois-ci les programmes et les visions politiques ».