Réagissant aux accusations selon lesquelles elle voudrait introduire l’enseignement de l’arabe dialectal dans les premières années du primaire, la ministre de l’Eduction a déclaré hier : « Ce sont des rumeurs (…). La langue arabe est protégée par la Constitution et les lois de république. » Pour elle, toutefois, « nous devons ouvrir un débat sur l’optimisation de l’enseignement des langues de base dont la langue arabe enseignée »
Lors d’une rencontre régionale (wilayas du nord et des Hauts-Plateaux) d’évaluation des examens officiels, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, a vivement dénoncé, dimanche, au lycée Hassiba, à Kouba (Alger), les attaques dont elle a fait l’objet de la part de parlementaires, des politiques et de syndicalistes.
« Nul n’a le droit de mettre en doute le patriotisme des autres ou de les menacer » a-t-elle déclaré sur un ton vif. Sur le fond, la ministre a voulu fermer définitivement le débat qu’elle juge « vide », des « paroles pour de la parole », au sujet de l’enseignement en dialectal durant les premières années du primaire.
« Ce sont des rumeurs propagées par des parties qui haïssent le secteur. La langue arabe est protégée par la Constitution et les lois de république » a-t-elle déclaré en appelant à recentrer le débat sur la manière de « maîtriser la langue arabe enseignée ».
« L’enseignement en langue arabe est incontestable. La Constitution est et la loi d’orientation sont claires à ce sujet et donc il ne faut pas tromper la société » a-t-elle déclaré.
La conférence nationale sur l’évaluation de la mise en œuvre de la réforme de l’école, qui a été le point de départ de la polémique, s’est contentée de préconiser « la maîtrise des compétences des langues dont celles de la langue arabe enseignée et la promotion de l’enseignement préscolaire en vue de permettre à l’enfant d’acquérir un bon bagage linguistique ».
Ces recommandations, a-t-elle indiqué, sont issus des « résultats d’examens en langue arabe et le problème qui se pose est comment améliorer la maîtrise de la langue arabe enseignée citant le cas d’une wilaya dont les « résultats des examens en langue arabe sont faibles bien que l’environnement soit arabophone ».
« Il ne faut pas tromper la société concernant cette problématique et nous devons ouvrir un débat sur l’optimisation de l’enseignement des langues de base dont la langue arabe enseignée », a indiqué Mme Benghabrit.
La ministre a assuré qu’il n’y a « aucun problème » pour l’enseignement de la langue amazighe dans 20 wilayas du pays prévu pour la prochaine rentrée scolaire 2015/2016.