Le « consensus national » autour des grandes « questions nationales ». C’est l’objectif politique « nouveau » évoqué mercredi au Conseil de la Nation par le Premier Ministre, Abdelmadjid Tebboune.
La crise économique et financière ramène-t-elle le pouvoir algérien à une certaine humilité politique ou s’agit-il d’une énième manière de prendre des thèmes de l’opposition pour les vider de sens? Le Premier ministre a lancé ce qui ressemble à une initiative politique qui reprend à sa façon le thème du FFS sur l’impératif d’un nouveau consensus national.
Le gouvernement, a-t-il affirmé, est « ouvert »à tous les canaux du dialogue et de la consultation » pour résoudre les grandes questions nationales qui, a-t-il assuré, doivent faire l’objet « d’un consensus national ». Il promet d’ouvrir le dialogue avec toutes les « composantes nationales, politiques, syndicales, académiques, et de la société civile. »
Mais dans le même temps il affirme que le gouvernement « s’éloignera de tout débat stérile ». Une manière de récuser d’avance les questions politiques qui gênent ? Cela a toujours été la pierre d’achoppement des « dialogues » initiés par le pouvoir qui, sur le fond, considère que les institutions « fonctionnent » normalement et qu’il n’y a pas matière à parler de crise de régime et encore moins de changement de régime.
Il faudra probablement définir ce que sont les « grandes questions nationales » qui ne sont pas – loin s’en faut- les mêmes entre le pouvoir et les différentes oppositions dans le pays.