En plus des sommes réclamées, Saipem « tient en chantage la Sonatrach sur la maintenance des installations de la LDHP de Hassi-Messaoud, prenant ainsi en otage une grande partie de l’économie nationale en cette période de vaches maigres ».
La Compagnie italienne Saipem d’engineering a annoncé avoir lancé plusieurs procédures d’arbitrage international contre la compagnie nationale des hydrocarbures afin de réclamer le paiement d’un montant global équivalent à un milliard de dollars, rapporte ce mardi le quotidien francophone Le Soir d’Algérie. Selon la même source, les projets concernés par l’arbitrage sont ceux de la construction des installations du champ de Menzel Ledjmet Est (MLE), la réalisation de l’usine LDHP (ZCINA) de Hassi-Messaoud et celle du pipeline LZ2, reliant Hassi-R’Mel à Arzew. « Ces procédures portent toutes sur des projets attribués par Chakib Khelil (l’ancien ministre de l’Energie, Ndlr) à la société italienne qui a versé à son complice, Farid Bédjaoui, le montant de 197 millions d’euros en guise de commissions contractuelles », écrit le journaliste du Soir d’Algérie. En plus des sommes réclamées, nous apprend encore le quotidien, Saipem « tient en chantage la Sonatrach sur la maintenance des installations de la LDHP de Hassi-Messaoud, prenant ainsi en otage une grande partie de l’économie nationale en cette période de vaches maigres ». Et de rappeler que le 23 décembre 2013, Saipem a déposé une demande d’arbitrage auprès de la Chambre de commerce internationale à Paris dans le cadre du contrat conclu le 22 mars 2009, entre le groupement Saipem SpA/Saipem SpA contracting Algérie et la Sonatrach qui est associée dans le champ de Menzel Ledjmet Est avec la petite société canadienne First Calgary Petroleums LP, qui a été absorbée par l’italienne ENI en 2008.
Des arguments « difficiles à vérifier »
Ce contrat portait sur la réalisation d’une installation de traitement et d’un réseau de collecte pour le montant de 1,1 milliard d’euros et de 30,45 milliards DA. « Dans cette procédure d’arbitrage, Saipem réclame qu’on lui accorde une extension de 14 mois supplémentaires à la durée contractuelle; le paiement du montant de 580 millions d’euros, en plus de la somme de 145,8 millions d’euros déjà versée par First Calgary Petroleums (FCP), autrement dit par ENI », observe l’auteur de l’article qui souligne que pour motiver sa requête, Saipem avance des arguments « difficiles à vérifier », tant cette association de Menzel Ledjmet Est (MLE) est compliquée dans sa gestion et pleine d’arnaques à l’italienne (le maître d’œuvre étant ENI, alors que le maître d’ouvrage n’est autre que sa filiale Saipem) ». Se basant sur un document de Saipem, l’auteur de l’article rappelle Sonatrach et FCP ont déposé, le 28 mars 2014, leurs réponses respectives à la demande d’arbitrage. Puis, le 17 décembre 2014, « Saipem a présenté un exposé de la demande, avec l’ensemble des documentations à l’appui, pour réclamer un montant total équivalent à environ 898.5 millions d’euros, incluant les dommages et intérêts ».