Face à cette situation de blocage, l’auteur de la lettre propose une prise de participation dans le capital de son entreprise par le FNI.
Dans une lettre adressée au ministre des Finances, dont Maghreb Emergent détient une copie, le président du Conseil d’Administration de NCA Rouiba, Slim Othmani, demande au ministre des Finances d’intervenir pour mettre fin aux obstacles bureaucratiques qui caractérisent la SGBV (Société de Gestion de la Bourse des Valeurs), au sujet de la vente du capital détenu par le fonds étranger Africinvest.
Slim Othmani explique dans son courrier que suite à l’entrée en bourse de NCA-Rouiba en 2013, le fonds d’investissement étranger Africinvest, qui détenait 34,6% du capital de la société, en a cédé 20%. Les 14,6% restants allaient de facto être progressivement vendus au gré des transactions qui s’opèreraient sur le titre à la bourse d’Alger.
Mais au moment où un acquéreur algérien allait acheter le capital restant du fonds étranger, le ministère de l’Industrie s’est opposé à la transaction, explique le courrier. Le prétexte de cette opposition, selon le même document, est le fait que l’officialisation de la transaction devrait attendre la réponse du ministère de l’Industrie sur le droit de préemption.
Une réponse qui parvient trois années après, dépassant largement le délai légal d’un mois, ce qui a fait fuir l’acquéreur qui s’est désisté. Mais ce qui était plus surprenant pour le responsable de NCA Rouiba c’est le fait que le ministère de l’Industrie exigeait dans son courrier que seul un membre de la famille Othmani (actionnaire historique) pouvait acquérir les 14,6% du capital.
En raison du fait que la famille Othmani soit dans l’impossibilité financière d’acquérir les titres en question et qu’Africinvest n’arrive plus à trouver en Algérie d’acquéreur pour sa participation malgré tous les efforts entrepris, la situation est restée sans issue.
Une situation qui « secoue la bourse d’Alger », et qui affecte négativement « l’image de l’Algérie à l’international, en créant un fort sentiment de défiance vis-à-vis de la place financière algérienne », relève Slim Othmani, dans son courrier.
« Depuis cet épisode, la bourse d’Alger est plus que moribonde et les seuls titres cotés font face au déclin de leur valeur malgré des performances respectables au grand dam et à la colère grandissante des actionnaires », écrit Othmani à propos de l’image de la bourse d’Alger.
Face à cette situation, l’auteur de la lettre propose une prise de participation dans le capital de son entreprise par le FNI (Fonds National d’Investissement), ou par des compagnies d’assurances publiques. Il propose aussi que des bailleurs de fonds internationaux puissent acquérir des titres à la bourse d’Alger dans les limites imposées par la loi 49-51.
Cette dernière solution est considérée, écrit Slim Othmani, comme un « signal fort à l’attention de la communauté internationale et pourrait représenter un véritable catalyseur d’investissements étrangers en Algérie ».
Ce qui va à la fois apporter une solution à la sortie d’Africinvest du capital de NCA Rouiba, et lui ouvrir des marchés à l’international, souligne Sim Othmani.