Ali Benflis veut convaincre l’ensemble de l’opposition de la nécessité de construire une alternative de changement par le bais des élections.
L’agenda d’Ali Benflis, arrivé deuxième aux présidentielles du 17 avril 2014 avec plus d’un million de voix selon les chiffres officiels (1.288 338), est aux antipodes de la démarche de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD). C’est la conclusion à laquelle sont arrivés les acteurs de la réunion qui a été organisée hier entre cette coordination et l’équipe de l’ancien Premier ministre.
Capitaliser le dynamique de la présidentielle
La démarche de la coordination est louable mais aujourd’hui il faut construire une force pour affronter les urnes et constituer un pôle incontournable qui impose le changement, a déclaré, en marge de cette rencontre, un membre de la délégation qui accompagnait Ali Benflis. Pour lui, « l’heure est au rassemblement des forces qui ont porté le candidat victime de la fraude afin de peser dans les prochaines élections législatives qui sont imminentes, car l’élection du 17 avril 2014 a chamboulé la carte politique ». Il est fort probable, dans ce cas, que les démarches légales de constitution d’un parti politique soient l’urgence pour capitaliser la dynamique électorale du 17 avril dernier.
Les membres de la coordination, qui doivent rencontrer dans les prochains jours d’autres personnalités nationales comme Ahmed Taleb Ibrahimi, estiment que, contrairement à Mouloud Hamrouche, Sid Ahmed Ghozali ou Ali Yahia Abdenour, qui voient le pouvoir comme une partie à un consensus de sortie de crise, Ali Benflis a une démarche tout autre, tournée dans l’immédiat vers la construction d’une alternative de changement par le bais des élections.
Pressions pour des législatives anticipées
Dans tous les cas, Abdelaziz Bouteflika ne saurait garder longtemps le silence sur ses intentions concernant la révision de la Constitution et la dissolution de l’Assemblée pour organiser des législatives anticipées, que même certains de ses soutiens réclament. Son état de santé et la guerre médiatique autour des dossiers de corruption et les restructurations dans le DRS qui a précédée l’élection présidentielle ne lui laissent guère le choix.