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Interview exclusive :Ali Ghediri part à l’assaut d’El Mouradia (Vidéo)

Par Lynda Abbou
janvier 27, 2019
Interview exclusive :Ali Ghediri part à l’assaut d’El Mouradia (Vidéo)
Invité sur le plateau de l’émission politique Offshore proposée par Radio M et le HuffPost Algérie, le Général-major à la retrait et candidat à la candidature pour l’élection présidentielle du 18 avril 2019, Ali Ghediri , a levé le voile sur ses relations avec l’ancien homme fort du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) Mohamed Lamine Mediène, alias Toufik, Il a affirmé qu’il était en contact  avec lui mais, mais le même type de contacts qu’il a gardé avec les anciens du corps.

Il le dit clairement « Toufik a appris ma candidature en lisant ça dans le journal » et d’ajouter « Je suis en contact avec tout le monde, au-delà de Toufik,  je suis en contact avec d’autres officiers, avec des anciens ministres et des nouveaux aussi. N’avons-nous pas le droit de nous appeler lors des fêtes ? ».

« Toufik a su que je suis candidat en lisant la presse »

Interrogé sur la nature de sa relation avec le général à la retraite Toufik, monsieur Ghediri  a souligné qu’il a été directeur central des ressources humaines au  Ministère de la défense nationale (MDN)   pendant 15 ans et que le général Toufik était  pendant plus de 25 ans au DRS, il est donc normal qu’il y ait eu une relation professionnelle entre eux.  «  Vous croyez qu’il n’y a pas de relations professionnelles entre le  directeur central des ressources humaines et les autres directeurs centraux au MDN ou avec le chef d’Etat-Major ? » nous interpelle Ali Ghediri. 

A la question relative au soutien de l’ex patron du DRS à la candidature de Ghediri, il répondra « Pensez-vous que le général Toufik qui ne m’a pas  géré quand j’étais dans l’institution militaire me gérera maintenant alors que je suis en dehors de cette institution ?  C’est ma conscience, ma conviction et mes opinions qui me guident ».  D’ailleurs, il a affirmé que le général Toufik a découvert sa candidature à travers la presse comme tous les autres algériens.  « Toufik a su que je suis candidat en lisant la presse » a martelé l’interlocuteur de Radio M et du Huffpost Algérie.

Qui est cette minorité dont parle Ghediri ?

Concernant les réponses enflammées du Chef d’Etat-major dont le destinataire était à peine caché, Ali Ghediri a refusé  de réagi,  par contre  il a expliqué le pourquoi de  l’utilisation du terme « minorité » qui revient dans ses contributions. « Si les institutions de la République jouaient leur rôle  et qu’elles étaient réellement démocratiques, qu’il n y avait pas eu de mélange dans les  attributions et les missions des uns et des autres, je n’aurais jamais  parlé de minorité. Mais comme les institutions ont été installées uniquement  pour décorer la scène politique , je suis obligé de dire,  que puisque les décisions  sont prises  en dehors des institutions, elles sont donc prises par une minorité  dont la présidence peut faire partie ainsi que d’autres cercles» a-t-il expliqué.

« Je m’appuis sur un très fort  appareil»

Général-major à la retraite depuis 2015, Ali Ghediri  a fait 42 ans de service au sein de l’Armée populaire nationale (ANP), d’après lui, c’est l’état déplorable dans lequel se trouve le pays qui l’a motivé à prendre la décision de se porter candidat à la candidature pour l’élection présidentielle de 2019, sur ses chances de succès d’abord pour la collecte des signatures et ensuite pour le reste de la campagne il dira : « J’étais pessimiste au début mais je suis vite devenu optimiste, mieux encore, je suis devenu optimiste plus qu’il n’en faut parce que je constate que les choses marchent bien concernant la collecte des signatures nécessaires pour la candidature. Ça avance vite ! ». Même sans appareil partisan soutenant sa candidature l’ancien officier supérieur nous a démontré qu’il s’appuyait sur un autre appareil qualifié de très fort. «  Le très fort appareil sur lequel je m’appui est le peuple. Je suis enfant de ce peuple et le temps n’est pas un facteur aussi important pour que je me fasse connaitre auprès de lui » a-t-il dit.

5e mandat

D’emblée Ali Ghediri clarifie sa position par rapport à l’actuel Président « à titre personnel et en ma qualité de citoyen j’étais contre un quatrième mandat pour le Président Bouteflika en 2014 et ce pour des raisons objectives. Etant encore engagé je n’avais pas la possibilité d’exprimer mon opinion publiquement à cause du devoir de réserve » a-t-il affirmé.

La candidature de Bouteflika pour un éventuel 5e mandat ne semble pas intéresser l’invité d’Offshore. Il explique qu’il prennait cette question en considération mais qu’il ne bâtissait pas sa stratégie sur une candidature de Bouteflika ou non, dans les deux cas il affirme poursuivre sa démarche jusqu’au bout. Parlant de démarche politique il expliquera ses rencontres avec les membres du mouvement Mouwatana mais a nié n’avoir jamais été membre, la preuve est que le projet de ce mouvement se focalise sur la participation de Abdelaziz Bouteflika à l’élection avec un appel au boycott en cas de sa participation. 

Par ailleurs, Ali Ghediri définit les maux du pays par la crise politique et la confiscation des prérogatives du peuple. Pour lui la situation économique est fille des choix politiques rentiers du régime.

Il a aussi évoqué plusieurs questions économiques dont la convertibilité du  dinar algérien, le système des subventions et la problématique du  gaz naturel et des énergies renouvelables en Algérie.  Il a notamment parlé du cas des retraités de l’armée qu’il a eu à traiter entre 2013 et 2015 et dont il assume les décisions qu’il avait prise. « Regardez depuis, si je m’étais trompé ou fait du mal les choses auraient été corrigées depuis, cela prouve que je ne suis pas responsable de la situation » a-t-il affirmé. Concernant l’état des libertés en Algérie, il l’a jugé comme lamentable et promet la liberté d’opinion et de croyance dans son programme.

Enfin, Ali Ghediri a conclu son interview en s’estimant déçu par bilan de Bouteflika et par le nombre d’occasions manquées pour propulser le pays dans la modernité.

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