Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a appelé les investisseurs privés à investir prochainement le domaine des transports aérien et maritime, jusque là non autorisé par les lois algériennes. Mais est-ce que le timing est bon ?
Une sollicitation qui est dans l’aire du temps, car les pouvoirs publics n’ont de cesse de répéter que le secteur du transport aérien et maritime algérien, longtemps resté l’apanage de l’Etat, ne peut survivre à ses nombreuses tares systémiques et financières, sans l’apport de capitaux frais de la part du secteur privé.
Répondant aux interrogations des membres du Conseil de la nation dans le cadre du débat du Plan d’action du gouvernement, M. Benabderrahmane a précisé mercredi que « l’investissement est désormais ouvert, particulièrement pour certains secteurs jusque là interdits officieusement et qui sont actuellement autorisés officiellement ».
Benabderrahmane a en effet exhorté les détenteurs de capitaux à investir dans ce genre de secteurs. « Plusieurs dossiers d’investissement ont été déposés au niveau du ministère des Transports », a fait savoir le Premier ministre, appelant « tous les investisseurs désirant investir ces domaines à déposer leurs dossiers, la voie leur étant ouverte ».
Quelles garanties pour les investisseurs potentiels ?
Pour rappel, l’Algérie maintient ses frontières maritimes et terrestres fermées depuis 2 ans, pour cause de pandémie, après avoir uniquement permis une reprise partielle du transport aérien. Une situation qui n’a pas été sans conséquences sur les opérateurs économiques nationaux du secteur du transport. A commencer par la compagnie nationale Air Algérie, qui est une nouvelle fois en situation de quasi faillite, induite par une série de décisions lui ayant porté préjudice, notamment au niveau de sons fonds de roulement.
De leur côté, les entreprises nationales confondues du secteur du transport maritime, subissent plus ou mois le même sort que leur homologue. Celles-ci ont d’ailleurs entamé des discussions avec le ministère de tutelle, avec la participation de toutes les parties prenantes y compris les syndicats, pour tenter de redynamiser leur activité et enregistrer davantage d’efficience, tout en optimisant leur rendement.
D’autre part, les secteurs du transport aérien et maritime pâtissent souvent du phénomène de d' »interventionnisme » de l’Etat algérien dans certains domaines clés, ce qui n’est pas pour rassurer les investisseurs privés, notamment les étrangers qui sont à la recherche d’environnement plutôt stables sur le plan le juridique ou institutionnel.
Autrement dit, il s’agit d’un paramètre qui a tendance à dissuader les bailleurs de fonds à prendre des risques quant à d’éventuels investissements, via des prises de participations dans des entreprises publiques ou la création de nouvelles compagnies 100% privées.