L’Algérie met en œuvre une nouvelle stratégie de gestion des ressources hydriques, axée sur le transfert d’eau dessalée vers les barrages intérieurs. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à répondre aux défis croissants d’approvisionnement en eau potable.
Lors d’une intervention sur la chaîne III de la Radio nationale, Mustapha Rekik, directeur général de l’Algérienne des eaux (ADE), a détaillé les composantes de ce plan. La stratégie vise à contrer les effets combinés des sécheresses prolongées, de l’obsolescence des infrastructures et de l’accroissement de la demande en eau lié à l’urbanisation.
Au cœur de cette initiative se trouve un projet pilote d’envergure. Le barrage Koudiat-Acerdoune, d’une capacité nominale de 600 millions de m³, fonctionne actuellement à seulement 5% de sa capacité. Pour remédier à cette situation, le plan prévoit la construction d’un aqueduc de 47 km reliant le barrage à la station de dessalement de Cap Djinet.
Cette approche ne se limite pas à ce seul projet, mais s’inscrit dans un programme global qui englobe des mesures à différentes échéances. À court terme, l’ADE concentre ses efforts sur la gestion des situations d’urgence, en intervenant notamment dans les wilayas touchées par les intempéries automnales.
Le nombre de wilayas confrontées à des perturbations réduit à 11
Dans une perspective à moyen terme, un programme ambitieux de forage est actuellement en cours d’exécution, avec l’objectif de réaliser 117 nouveaux puits d’ici la fin de l’année 2024.
Complétant ces actions immédiates et à moyen terme, la stratégie à long terme repose principalement sur le transfert d’eau dessalée vers les barrages intérieurs, constituant ainsi l’axe central de cette initiative hydrique. Cette approche multidimensionnelle vise à assurer une gestion durable et efficace des ressources en eau du pays à travers diverses échelles temporelles.
Les premiers résultats de cette stratégie globale sont encourageants. Des résultats préliminaires ont été rapportés selon M. Rekik : le nombre de wilayas confrontées à des perturbations d’approvisionnement a été réduit de 22 à 11 en l’espace d’un an, témoignant de l’impact des investissements réalisés dans les infrastructures hydrauliques.
Le transfert d’eau dessalée vise à pallier les déficits des barrages intérieurs et à optimiser l’utilisation des infrastructures existantes. Cette approche novatrice a pour objectif de maintenir un approvisionnement constant des réservoirs, indépendamment des variations pluviométriques, assurant ainsi une plus grande sécurité hydrique pour l’Algérie dans les années à venir.