Devant le développement du secteur de l’agroalimentaire en Algérie, la demande sur certains intrants ouvre une opportunité d’investissement local. Pourtant les entreprises locales algériennes n’arrivent pas encore à s’imposer devant les importateurs de produits destinés à la revente en l’état.
Au salon professionnel de l’agroalimentaire, Djazagro, qui se déroule actuellement à la Safex à Alger, – une édition 2021 dédiée principalement aux producteurs locaux à cause des restrictions de voyages dues à la pandémie du Covid-19 – Ziani Saadia, directrice général de l’entreprise « Arômes d’Algérie », a soulevé le problème d’une concurrence injuste dans le marché des arômes alimentaires, imposée par les importateurs.
« Arômes d’Algérie », une entreprise familiale de plus de40 ans d’expérience, basée à Alger, et spécialisé dans la fabrication des arômes alimentaires à base de fruits et plantes, 100% algériennes. L’entreprise emploie une centaine de salariés et compte parmi ses client des industriels des secteurs de l’agroalimentaire, du pharmaceutique, le parapharmaceutique et les producteurs de cosmétiques.
« Les importateurs ont plus d’avantages que nous »
Interrogée par Maghreb Emergent sur la situation du marché actuellement, la directrice général « des Arômes d’Algérie » a indiqué qu’en Algérie, il existe seulement 11 producteurs d’arômes locaux et qui ont seulement 20% de parts de marché. Le reste est dominé par les importateurs, principalement des produits européens.
« Les importateurs d’arômes alimentaires se comptent par centaines et ils bénéficient de plus d’avantages, fiscaux et douaniers, que nous les producteurs locaux, malheureusement ». A titre d’exemple, la gérante de l’entreprise a souligné que les importateurs, nationaux ou étrangers, bénéficient d’avantages conséquents dans le cadre de l’accord d’association avec l’Union européenne.
Elle a ajouté que « le marché existant est super interessant et permet à tous le monde de prospérer et même d’investir plus. Sauf que cette situation nous oblige à travailler à peine à 30% de nos capacités. D’ailleurs, nous on utilise des intrants 100% Hallal, alors que les importateurs peuvent faire rentrer sur le marché ce qu’ils veulent ».
Enfin, la directrice de « Arômes d’Algérie » estime que « les entreprises algériennes méritent plus d’attention de la part du gouvernement » et que les « promesses sur la promotion des producteurs nationaux soient réellement exécutées sur le terrain ».