Soixante-dix ans après les faits, Emmanuel Macron vient de pulvériser le récit officiel du “suicide” de Larbi Ben M’hidi, figure emblématique du Front de Libération Nationale (FLN). Dans une déclaration sans précédent ce vendredi 1er novembre, le président français reconnaît officiellement que le dirigeant algérien a été assassiné par des militaires français, sous le commandement du général Aussaresses.
Cette révélation bouleverse une version officiellement maintenue pendant des décennies, où l’on prétendait que Ben M’hidi s’était donné la mort. L’aveu présidentiel transforme radicalement la lecture historique de cet épisode dramatique de la guerre d’indépendance algérienne.
Mais derrière cette reconnaissance mémorielle se profilent des interrogations stratégiques. Pourquoi Macron choisit-il ce moment précis, alors que les relations franco-algériennes traversent une période de fortes tensions diplomatiques ? S’agit-il d’une tentative de désescalade, d’une opération de communication ou d’un positionnement géopolitique calculé ?
Le timing de cette déclaration apparaît particulièrement significatif. À l’heure où la France cherche à redéfinir ses relations avec ses anciennes colonies, cet aveu pourrait être interprété comme une manœuvre visant à apaiser des blessures historiques profondément ancrées. Mais au-delà des mots, c’est dans la capacité à transformer cette reconnaissance en actes concrets que résidera sa véritable portée.
Un aveu qui interroge
Pour les historiens et les familles des victimes, cette déclaration est un premier pas. Mais elle soulève aussi de nombreuses questions : combien d’autres vérités restent encore dissimulées ? La France est-elle réellement prête à assumer pleinement les crimes de son passé colonial ?
Larbi Ben M’hidi, considéré comme un héros national en Algérie, voit aujourd’hui sa mémoire officiellement réhabilitée. Un geste symbolique fort qui marque un tournant dans la reconnaissance des atrocités commises durant la guerre d’Algérie.
Entre repentance et stratégie diplomatique, Macron vient de rouvrir une page douloureuse de l’histoire franco-algérienne. La vérité, enfin, commence à émerger, bien que tardive et mesurée. Reste à savoir si ce premier pas suffira à panser des plaies qui, soixante-dix ans après, demeurent béantes.