L’Algérie connait-elle un retour du politique avec la thématique de la «transition» développée dans l’opposition et non dans le pouvoir, la question du FIS, « l’impasse Barakat ». Telles sont les questions évoquées au café de presse du jeudi.
Les difficultés de locution du président Abdelaziz Bouteflika créent des spéculations politiques. Quand la TV d’Etat choisit de montrer une phrase quasiment inaudible, laborieusement déclamée, c’est qu’elle réclame l’attention des téléspectateurs sur le mode : « oyez, oyez, ceci est un message important ». Le problème est que « l’ouïe » nationale n’a pas entendue la même chose vers la fin d’une phrase laborieuse où le président dit « je veux que les problèmes de sécurité soient supervisés par (….) ». Par qui ? Le Cemoc ? Cette instance de coordination militaire, qui n’a pas fonctionné, entre l’Algérie et les pays du Sahel, parait quand même trop « lointaine ». Le CEMO alors ? Soit le Chef d’état-major opérationnel, le général Ahmed Gaïd Salah. Etait-ce un « décret oral » dessaisissant le DRS de prérogatives de sécurité dans un contexte électoral où l’on se demande ce que peuvent espérer les autres candidats et spécialement Ali Benflis ? Un scénario sénégalais où le président sortant, Abdoulaye Wade, a été « sorti » par les urnes ? Mais en tout cas, le constat est fait à travers ce message confus « entendu » de manière différente souligne, une fois de plus, que l’état de santé du chef de l’Etat pose problème.
Ali Benhadj à Harcha
Le thème de la transition est partout sauf au pouvoir. Mais la transition peut-elle se passer de faire l’inventaire de la plongée dans les violences des années 90. La présence d’Ali Benhadj à la salle Harcha lors du meeting des boycotteurs rappelle que la question de l’existence politique du courant incarné par le FIS a été un facteur fondamental du gel de la vie politique durant les vingt dernières. Ce « retour » du FIS signifie, peut-être, que l’on se remet à parler de politique en Algérie. Peut-on faire l’économie d’un inventaire des années 90 ? La question des modalités de l’action politique, du militantisme est posée avec ce qui apparait un « essoufflement » du mouvement Barakat qui connait, un mois après son apparition, sa première scission avec la naissance d’un mouvement « Barakat 52 ».