Au Café Presse de Radio M, l’absence de l’Etat est plus dangereuse que celle du Chef de l’Etat (vidéo) - Maghreb Emergent

Au Café Presse de Radio M, l’absence de l’Etat est plus dangereuse que celle du Chef de l’Etat (vidéo)

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L’absence du président Abdelaziz Bouteflika pour cause de maladie incapacitante se fait directement ressentir dans le fonctionnement des institutions. Et c’est l’Etat qui est dangereusement absent, au plus fort des situations de crises qui menacent l’Algérie. 

 

Il a fallu un enlèvement, puis une décapitation pour rappeler le président Bouteflika à ses responsabilités de chef de l’Etat et ministre de la Défense. Mais ce rappel est resté sans suite, comme l’appel téléphonique de François Hollande pour discuter avec son homologue, sur la gestion de l’enlèvement du guide français Hervé Gourdel par un groupe terroriste sur les hauteurs de Kabylie. L’hyper centralisation des pouvoirs au palais d’El Mouradia, opérée en 15 ans par Bouteflika, s’est transformée en handicap pour le pays, avec des institutions et des responsables vidés de toutes prérogatives. Pour les journalistes animateurs du talk-show, l’absence pilote dans l’avion Algérie devient dangereuse pour la cohésion du pays. Des choix économiques décisifs doivent être tranchés dans l’immédiat, particulièrement dans le secteur énergétique, avec des prix du pétrole en recul sur les places mondiales.
Retour au scénario de crise de…1984
La situation économique actuelle de l’Algérie, rappelle étrangement celle de 1984, quand le prix du pétrole commençait à décrocher. Au lieu d’une loi de finance qui tienne compte de la baisse des revenus énergétiques du pays, le gouvernement de l’époque avait maintenu le pays dans un train de vie du pétrole cher. Trois décennies plus tard, Abdelmalek Sellal annonce le maintien des subventions (autour de 30 milliards de dollars), du rythme des dépenses publiques dans le même contexte de recul des prix du pétrole, et surtout de déclin des réserves nationales d’hydrocarbures. Quand un régime souffre profondément de crise de légitimité politique, aucun responsable – pas même Abdelmalek Sellal – ne s’aventurerait à prendre des mesures de restrictions budgétaires qui seraient très mal vues par la population.
La crise de Sonatrach est aussi celle du régime
Car la crise au sein du régime s’est exprimée cet été à travers le violent limogeage du PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, dont le discours était trop proche de la réalité du secteur énergétique, alors que les politiques promettent encore du pétrole et du gaz à profusion et pour longtemps. « On a choisi d’enlever le thermomètre pour pouvoir dire qu’il n’y a pas de fièvre, » analyse l’un des animateurs du Café Presse, pour résumer la distorsion entre le discours euphorisant de rente éternelle d’un Yousef Yousfi qui veut faire plaisir à son chef, et celui plus prudent du patron de Sonatrach.
La crise l’attractivité de l’amont pétro-gazier algérien, à travers l’échec du 4e appel d’offres lancé par Alnaft, est aussi un sérieux indicateur de la crise de représentativité des institutions algériennes : aux yeux des compagnies étrangères, Alnaft n’est pas représentatif de l’Etat algérien. Seule Sonatrach est un interlocuteur crédible, mais le groupe public est paralysé depuis le limogeage de Zerguine. Comme les algériens, les étrangers s’installent eux aussi, dans l’attente d’une succession à Bouteflika.

Extraits vidéos : http://bit.ly/1ujDzWl

Pour écouter l’intégralité du talkshow sur Radio M, cliquez sur la play-list suivante :

 

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