Le nouveau gouvernement algérien présente son plan d’action au Parlement, le chantier de la nouvelle constitution est lancé, l’opposition tente de se regrouper autour d’un pôle ou deux, et l’idée d’une dissolution de l’Assemblée Nationale est évoquée : l’Algérie donne l’impression d’être sous l’effet d’un bouillonnement politique exceptionnel. Au CPP, le Café Presse Présidentiel de Radio M., on ne partage pas cet enthousiasme, c’est le moins qu’on puisse dire.
Le gouvernement n’a même pas un programme, un simple plan d’action, dont il n’est comptable devant personne, note Abed Charef. Du reste, comment un gouvernement peut-il fonctionner quand il n’a pas de cohérence, se demande Abdelkrim Ghezali. Nadia Benghebrit avance des idées rationnelles, mais peut-elle «contaminer» les autres ministres, se demande Souhila Benali ? Combien de temps peut-elle tenir dans un tel gouvernement réplique Abdelkrim Ghezali?
Les chiffres que le gouvernement avance sur les performances économiques à atteindre sont fantaisistes, affirme El-kadi Ihsane. Et, pour compléter le tableau, le gouvernement tire la sonnette d’alarme, en affirmant qu’en 2030, l’Algérie ne pourra plus exporter d’hydrocarbures. Propose-t-il une alternative ? Non, il évoque cette hypothèse alarmiste juste pour justifier l’exploitation du gaz de schiste, souligne Saïd Djaafer.
L’Algérie et le général Haftar
Autour de Souhila Benali, le CPP décortique la démarche engagée par M. Ahmed Ouyahia pour faire avaliser la nouvelle constitution. Texte consensuel ? Pour quel objectif ? Pourquoi avoir détricoté la constitution de 1996 et celle de 1989 pour faire semblant d’y revenir, notamment en rétablissement la limitation des mandats et le poste de chef de gouvernement ?
Le ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a déclaré que l’Algérie a eu raison sur le printemps arabe. Qu’en pense-t-on au CPP ? Les avis divergent. L’Algérie avait-elle raison en mettant en garde contre des dérives possibles, ou avait-elle raison de dire que le statuquo est préférable au changement? Et puis, à qui s’adressait le discours de M. Lamamra ? Aux Algériens ? Aux occidentaux ?
Le CPP ne pouvait pas non plus occulter la situation en Libye. Qui est le général Haftar ? Que représente-t-il ? L’Algérie a-t-elle noué des contacts avec lui ? A-t-elle raison de le faire ? Y a-t-il un consensus international, ou bien l’Algérie va-t-elle s’engager dans une voix qui défense ses seuls intérêts ? Sans tabou, le CPP aborde ces questions, et apporte ses éclairages, pas forcément dans le consensus.