Il y a eu le feu jeudi, au-dessus de la cuisine du Café Presse, l’émission a dû s’arrêter le temps que les pompiers fassent leur travail. Plus de peur que de mal. Avant la coupure, le Café Presse, avait déjà abordé le premier gouvernement sous Bouteflika4. Au retour, il a été question de la panne en ressources humaines du régime. Et de la gestion « chouf-trache.
Abdelmalek Sellal, qui semblait très mal barré avec ses sorties humoristiques contreproductives, a survécu à la campagne présidentielle. Il aurait même apporté son grain de sel dans le choix des nouveaux ministres. Mais que penser de la survie de Sellal à la campagne présidentielle ? Un message politique de récompense de la loyauté ? Un surplace ? Etre obligé de recourir à Abdelmalek Sellal est-il le signe que les « réserves en ressources humaines du système s’épuisent et que ses marges de manœuvres rétrécissent ». Que fera Sellal sous Bouteflika 4 ? Ce qu’il faisait sous Bouteflika 3, il n’est pas là pour avoir une politique, pour dessiner une vision, mais pour gérer le quotidien. Sa première annonce a porté sur l’abrogation dans la prochaine loi de finances 2015 de l’article 87 bis du code du travail qui bride le salaire minimum en y intégrant les primes et indemnités. Une annonce dans la continuité d’une politique économique dépensière… La suppression de l’art 87 bis aurait pu être l’occasion d’un vrai débat, elle est expédiée… Une vieille question a traversé les débats : les gens au pouvoir sont-ils conscient du fait que la politique actuelle des subventions est intenable ? La réponse est oui. Mais cela ne se traduit pas en politique, le pouvoir craignant une contestation par la rue. Ce n’est pas que de la schizophrénie mais un problème structurel du système. « Le Système ne veut pas changer mais lorsqu’il voudra, il ne saura pas le faire. C’est un problème de compétence, une autre politique ne parait pas possible avec cette ressource humaine ».
Comme un haussement d’épaules
Au Café Presse, on a été plus que dubitatif sur l’impact de la révision de la Constitution dont la tâche a été confiée à Ahmed Ouyahia. On a entendu comme un haussement d’épaules au sujet de la promesse présidentielle de lutter contre la corruption… Ghoul encore au gouvernement étant à ce sujet un message éloquent. On n’a pas non plus trop disserté sur les informations qui font état du transfert des dossiers de corruption du DRS à la gendarmerie, la question de l’indépendance de la justice n’étant toujours pas résolue. On a parlé un peu des médias, de la journée mondiale de la presse. De l’évolution du paysage médiatique, des TV off-shore ce reflet audiovisuel éloquent d’un pouvoir qui a tendance à favoriser l’informel ; et aussi de l’archaïsme d’une gestion « chouf trache » (regarde-voir ce qu’on peut faire) alors que les médias évoluent, dans le monde où l’Algérie se trouve, à une allure vertigineuse. Un nouveau ministre est arrivé à la communication : Hamid Grine. Son dernier fait d’armes en tant que patron de la Communication de Djezzy – une demande de sanction contre Hakima Kamal, une journaliste de la radio chaine 3 qui avait invité un avocat très critique à l’égard de la transaction pour le rachat de 51% d’OTA par l’Algérie – a été rappelé. Annonciateur d’une tendance ? Les journalistes vont peut-être lui donner une chance en forme de « chouf trache », « regardons-voir ce qu’il va faire ».