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Au CPP, il arrive que des décisions du chef de l’Etat soient appréciées positivement (vidéo)

Par Maghreb Émergent
mars 13, 2015
Au CPP, il arrive que des décisions du chef de l’Etat soient appréciées positivement (vidéo)
Algérie CPP

 

Vifs échanges sur la situation en Libye au CPP, où on soupçonne l’animatrice, Souhila Benali, de sympathie pour le président Bouteflika.

Faut-il se féliciter qu’un mauvais pouvoir prenne une bonne décision ? La question a divisé le CPP, jeudi 12 mars. Au Café Presse Politique de Radio M, El Kadi Ihsane a estimé que la loi sanctionnant les violences contre les femmes, décidée par Bouteflika, est « une avancée certaine sur le plan juridique ». C’est « plus que ce que j’attendais », s’est exclamée Souhila Benali, l’animatrice de l’émission. A l’inverse, Khaled Drareni y a décelé « un très grande hypocrisie ». Il a relevé qu’il a fallu 16 ans de pouvoir au président Bouteflika pour le faire, alors que des décisions similaires ont été prises en 1956 en Tunisie et en 2002 au Maroc.

Dans le même sens, Abed Charef trouve que cette loi est « contre-productive, inutile ». Il y décèle « une posture, pas une position ou un choix politique », se demandant ce qui a changé pour qu’une « lumière » éclaire le gouvernement. Pour lui, le pouvoir « veut séduire pour acheter la paix. Il utilise tous les moyens, et pense acheter une frange de la société » par cette loi, qu’il trouve inapplicable. « Il vaut mieux une mauvaise loi appliquée plutôt qu’une bonne loi non appliquée », dit-il. Pour Abed Charef, l’Algérie a « un problème de relation avec la loi, pas de contenu de la loi. Le pays doit rentrer dans la loi », a-t-il dit, affirmant que « le président de la république lui-même fonctionne en dehors de la Constitution ».

Makri, islamiste « borné »

Mounir Boudjemaa signale que c’est précisément le cas en Tunisie. La loi y est très avancée, mais les associations signalent qu’elle n’est souvent pas appliquée. Il souligne « l’impact de cette loi au plan international », où la situation des femmes est « un indice très important » sur le développement et les libertés. Il rappelle que le président Bouteflika « a toujours travaillé » sur cette voie, comme en atteste l’Assemblée Populaire Nationale qui comprend 30% de femmes. Bouteflika a « le souci de donner l’image d’un président progressiste. Hillary Clinton l’a félicité sur cet aspect » lors d’un séjour à Alger.

Saïd Djaafar refuse cet argumentaire sur le côté inapplicable de la loi. « Une loi promulguée peut toujours servir », dit-il. « Rien ne dit qu’elle ne sera pas appliquée ». Il tire à boulets rouges sur le MSP et son président Abderrezak Makri, qu’il qualifie d’islamiste « borné », avec ses discours et ses écrits sur le sujet. Il déplore que le MSP soit le seul à s’exprimer au sein de la CNLTD. Khaled Dradreni a rappelé que le MSP est allé jusqu’à demander aux maris de ne pas respecter cette loi.

Il restait au CPP à savoir si le point de vue de Souhila Benali sur le président Bouteflika a changé avec l’adoption de cette loi. Question lui a été dûment posée. Elle a botté en touche, refusant de répondre. Mais on aura noté qu’elle avait auparavant affirmé : « C’est plus que ce que j’attendais », ce qui montre bien qu’au CPP, il arrive que des actions du chef de l’Etat soient appréciées positivement.

L’immense gâchis Chakib Khelil

Le CPP a aussi évoqué l’inévitable crise de In Salah, notamment après les propos de l’ancien PDG de Sonatrach, Nazim Zouiouèche, selon lesquels des quantités de gaz d’une valeur de 450 milliards de dollars risquaient d’être perdues à jamais en raison du non-respect des règles d’exploitation durant l’ère Chakib Khelil. « Ce qu’a dit Zouiouèche est très grave. C’est autrement plus important. C’est l’argument le plus lourd jamais avancé contre le gaz de schiste ». Même si « ce n’est pas nouveau, personne n’a donné autant de détails sur les pertes ».

« Je suis sous le choc des révélations de M. Zouiouèche », a déclaré Abed Charef. La vérité de l’ère Khelil commence à apparaitre. Mais que nous cache-t-on encore ? », se demande-t-il, ajoutant que « M. Yousfi est un homme fini dans la gestion, à moins qu’il nous dise ce qui s’est passé durant l’ère Khelil. Qu’est-ce qui s’est passé au gisement de Hassi R’Mel ? ».

El Kadi Ihsane tente de positiver, en relevant un fait positif avec la crise d’In-Salah. Le premier ministre Abdelmalek Sellal a évoqué le besoin de relancer le projet Desertec, qui prévoit de grands investissements algéro-européens, pour exporter de l’énergie solaire. El Kadi Ihsane n’a pas exclu que ce soit « un plan B », et que cela constitue « une remise en cause de l’arbitrage que Yousfi a fait seul en faveur du schiste ». Il reconnait toutefois que lorsque « c’est Sellal qui le dit, ça fait sourire ». Plus tranché, affirme qu’il « ne faut pas prendre au sérieux ce que dit le premier ministre ».

L’accord inter-libyen : l’image qui frappe

Le CPP est revenu aussi sur l’accord inter-libyen paraphé à Alger. Mounir Boudjemaa a affirmé que l’image qui l’a frappé, c’est celle du libyen Belhadj, ancien d’Al-Qaïda, participant à une réunion officielle à la résidence officielle Djenane El-Mithaq. « Sur le plan moral, c’est difficile, mais la politique impose ce genre de situation », dit-il.

Le CPP s’est cependant attardé sur le côté encore précaire de cet accord. « Quand on écoute la radio algérienne, on a l’impression que tous les problèmes ont été résolus », a déclaré Khaled Drareni, qui regrette qu’il n’y ait pas de « coordination » entre efforts algériens et marocains. A l’opposé, Mounir Boudjemaa estime que la diplomatie marocaine veut torpiller ce que fait l’Algérie. « La Libye et le Mali sont partis en miettes. En Libye, on est à l’étape où il fat ramasser les morceaux. Il y a beaucoup d’acteurs étrangers présents », a rappelé Abed Charef.

 

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