Le patron de Elsecom, Abderrahmane Achaibou, est en lice pour distribuer deux marques en Algérie et entrer dans la production avec un constructeur.
« Ce n’est pas parfait, mais c’est un grand progrès ». C’est ainsi qu’a réagi Abderrahmane Achaibou à la publication, dans la soirée de jeudi 17 novembre, des deux nouveaux cahiers des charges, dont l’un pour la distribution et le second pour la production de véhicules automobiles en Algérie.
« On a allégé les contraintes pour permettre la reprise de l’activité des concessionnaires. On a notamment abandonné les deux articles « sataniques », dont l’un obligeait les concessionnaires à être propriétaires des murs de leurs concessions et l’autre limitait à deux les marques qu’ils pouvaient importer », a relevé Abderrahmane Achaibou, dans sa première réaction, à Maghreb Emergent.
Selon lui, » il y’a plus de liberté laissée aux acteurs de la profession, contrairement à ce qui existait dans les précédents cahiers des charge ». L’interdiction de l’importation du Diesel pour les véhicules de tourisme n’est pas pour lui « une mauvaise mesure « .
Il faudra juste « en gérer toutes les incidences, notamment pour le parc déjà existant », dit-il. Le plus important étant, selon lui, l’accompagnement de la transition vers l’électrique.
Le patron de Elsecom a, toutefois, déploré le maintien de certaines dispositions toujours handicapantes, comme par exemple le fait de devoir – pour les distributeurs – recruter toutes les équipes professionnelles avec leur CV et les déclarations CNAS avant même d’avoir obtenu les agréments. « Cela fait déjà trois ans que nous attendons. C’est très coûteux ». L’obligation de se doter d’un camion de dépannage pour les concessionnaires paraît également une charge inutile ajoutée aux concessionnaires. « Un camion coûte 15 millions de dinars. Il y’a plein de sociétés dont c’est le métier », observe Achaibou .
Suzuki, Isuzu et un projet
Le patron du groupe Elsecom considère également que le cahier des charges destiné à la production de véhicules en Algérie a été « rédigé par des connaisseurs du secteur ». Il estime, dans ce sens, que l’obligation d’arriver à 30% d’intégration au bout de 5 années de production est « pertinente », de même que celle de débuter l’exportation à partir de la 5e année.
« C’est une incitation indirecte à réduire les coûts de production en accélérant l’intégration. Pour être compétitif sur les marchés africains et arabes, il faudrait passer à 50% de taux d’intégration », estime Achaibou. En d’autres termes, les constructeurs qui viendraient investir en Algérie auraient intérêt à intégrer pour exporter.
Connu pour avoir introduit l’iconique Maruti de Suzuki, le groupe Elsecom est en lice pour distribuer quelques unes des marques qui en ont fait l’un des tout premiers acteurs du marché automobile en Algérie pendant prés de 20 ans. Des contrats – exigés dans le dossier de demande d’agrément – ont été signés avec Suzuki et Isuzu.
Elsecom a posé ses conditions pour distribuer, à nouveau, les marques Ford et Kia , marques dont il a été dépossédé de fait en 2015 par le ministre de l’industrie d’alors, aujourd’hui en fuite, Abdeslam Bouchouareb, son cahier des charges assemblage et sa connivence avec de nouveaux acteurs entrants. Elsecom est en discussion pour être partenaire d’un constructeur automobile important en Algérie. Maghreb Emergent reviendra bientôt sur ce projet.