L’internet Mobile est-il vraiment lancé en Algérie ? Un opérateur manquant encore à l’appel, des chicanes de l’ARPT avec la double numérotation, un réseau et des débits défectueux, il y a de quoi dire, même si le public y croit. Younes Grar, consultant IT pour un premier bilan, à 10 heures en direct sur Radio M. Et des perspectives.
L’Algérie est l’un des derniers pays au monde à entrer dans l’ère de l’internet mobile. Ce n’est pas pour cela qu’elle va entamer nécessairement un rattrapage sur le modèle de celui des infrastructures de base. La faute à un déploiement compliqué de la licence 3G. Un des trois opérateurs, Djezzy, n’est pas encore au rendez vous. La faute au gouvernement qui l’a bridé durant ces dernières années jusqu’à lui bloquer les importations qui auraient permis de construire son réseau de 3G.
L’Arpt n’a, en plus, pas fait dans la facilitation. Elle a imposé un second numéro pour les nouveaux abonnés 3G. Beaucoup ont reporté leur décision de basculement pour attendre une « normalisation » promise pour le dernier trimestre de l’année. Circonstance aggravante, les débits sont rarement ceux des démonstrations opérés par Mobilis et Nedjma-Ooredoo. Il existe même des zones d’ombres dans les wilayas ou la 3G est activée et ou les nouveaux abonnés ne peuvent communiquer qu’en mode GSM.
Le lancement de la 3G attire pourtant le grand public et les promotions ont souvent provoqué la cohue dans les boutiques des opérateurs. Pourtant les spécialistes restent sceptiques. Sans paiement électronique, sans e.commerce algérien, sans contenus et moyens de stockage locaux, le modèle économique de la 3G est très fragile. La preuve en est que les tarifs d’entrée demeurent élevés et que la formule de l’accès illimitée n’a pas trouvé encore son forfait.
Au bon souvenir de « e.Algérie 2013 »
Younes Grar est sans doute l’un des spécialistes les plus indiqués pour faire ce premier bilan de l’opération 3G. L’invité du direct de ce mardi matin lui a donc fait appel. Il a été l’un des pionniers algériens du net au début des années 2000 en lançant le provider Gecos, spécialisé également dans les services et le développement.
En juillet 2008, Younes Grar a mis son expertise au service des pouvoirs publics en acceptant de rejoindre durant deux années le cabinet de Hamid Bessalah, ministre des PTIC, son ancien directeur au CDTA (technologies avancées). Il est le principal artisan du plan numérique Algérie 2013, adopté par le gouvernement et quasiment abandonné aussitôt, comme le montrent les classements désastreux de l’Algérie dans la performance IT.
Après un bref passage à la direction exécutive de AnimaPP, une enseigne spécialisée dans le développement du web, Younes Grar poursuit une carrière haletante de consultant IT, recherché et souvent écouté. Il sera entretenu par El Kadi Ihsane et un journaliste spécialisé de IT. L’invité du direct débute à 10 heures sur Radio Magheb M, la web radio de Maghreb Emergent.