La reprise économique au Maroc semble plus vigoureuse que prévue, estime dans son rapport de conjoncture la Banque centrale du Maroc, Bank Al Maghrib, qui annonce une hausse du taux de croissance et des réserves de change historiques à plus de 21,5 milliards de dollars.
Dans son rapport sur la politique monétaire rendu public après la réunion de son Conseil d’administration, Bank Al Maghrib (BAM) revoit à la hausse les principaux agrégats économiques du Maroc, avec, en bout de piste, une hausse de la croissance plus importante que prévu par le gouvernement, ainsi qu’un rebond des réserves de change à un niveau historique.
‘’Au niveau national, la croissance s’est établie à 4,1% au premier trimestre contre 2,8% un an auparavant, résultat d’une hausse de 12% de la valeur ajoutée agricole’’, indique le rapport de BAM, qui table sur une croissance fin 2015 ‘’à 4,6% au lieu de 2,4% en 2014’’.
Cette croissance est ‘’portée principalement par les activités agricoles, tandis que le rythme du PIB non agricole devrait rester limité à 3,3%’’, ajoute le rapport de BAM, qui prévoit en 2016, et ‘’sous l’hypothèse d’une campagne agricole normale, (que), la croissance devrait revenir à 2,4% et sa composante non agricole devrait se stabiliser à 3,3%’’.
Les prévisions de BAM sont légèrement en dessous de celles du Centre marocain de conjoncture (CMC), qui a tablé sur ‘’un redressement sensible du cycle des affaires, avec un taux de croissance pouvant atteindre dans le scénario le plus probable 5,1 % ». ‘’La reprise du climat des affaires et la croissance en 2015 sont le fait d’une bonne année agricole’’, estimé le CMC.
En revanche, les prévisions macroéconomiques de BAM rejoignent celles du gouvernement, qui a prévu pour 2015 une croissance de 4,4% et un déficit budgétaire stabilisé à 4,3% du PIB contre 4,9% en 2014. Pour 2014, le gouvernement avait tablé sur une croissance de 4,2%, avant qu’il ne recule en milieu d’année pour annoncer seulement 3,5%.
Indicateurs dans le vert
Selon le rapport de politique monétaire de BAM, tous les indicateurs économiques marocains sont au vert. A fin août, BAM enregistre ‘’un allégement de 20,4% du déficit de la balance commerciale, résultat essentiellement d’une contraction de 30% de la facture énergétique et de la poursuite de la dynamique des exportations’’. Les exportations marocaines ont été dopées par un bond de 19,1% des expéditions de voitures et de 18,4% des ventes de phosphates et dérivés. Les transferts des Marocains résidents à l’étranger (MRE) ont également contribué à cette embellie financière avec une hausse progression de 5,5%, même si les recettes voyage sont en baisse de 2,5%. ‘’
Dans ces conditions, les réserves de change se sont renforcées de 19,7% à 210,2 milliards à fin août (21,5 milliards de dollars), soit l’équivalent de 6 mois d’importations de biens et services et devraient davantage s’améliorer pour assurer la couverture de six mois et demi d’importations à fin décembre’’ note également BAM.