L’Algérie s’engage dans une ambitieuse stratégie de diversification de son secteur minier, mettant particulièrement l’accent sur trois ressources clés : la barite, le manganèse et le phosphate. Cette initiative, dévoilée par Mohamed Arkab, ministre de l’Énergie et des Mines, lors de l’assemblée générale ordinaire de Sonarem, vise à propulser l’industrie minière au rang de pilier économique national.
Une attention particulière est portée à l’augmentation des capacités de production de barite, minéral crucial pour l’industrie des hydrocarbures. Le ministre a exhorté Sonarem à intensifier ses investissements dans ce domaine. Un nouveau projet de mine de baryte à Beni Abbès est en développement, illustrant l’importance stratégique de ce minéral pour satisfaire la demande nationale croissante et consolider l’autonomie du secteur.
Manganèse : un nouveau front d’exploitation
Le manganèse s’inscrit comme un nouvel axe de développement prometteur. Des projets d’exploitation sont prévus à Béchar, marquant l’entrée de l’Algérie dans ce marché. Cette initiative s’aligne parfaitement avec la volonté du gouvernement de diversifier ses ressources minières et de créer de nouvelles opportunités économiques.
Phosphate : un projet d’envergure à Bled El-Hadba
Le phosphate constitue un pilier majeur de cette stratégie de diversification. Le complexe intégré de phosphate à Bled El-Hadba (Tébessa) promet de transformer 10 millions de tonnes de phosphate par an. Ce projet structurant positionne l’Algérie comme un acteur potentiellement majeur sur le marché mondial des engrais.
Au-delà de ces trois minéraux phares, l’Algérie élargit son portefeuille avec d’autres projets d’envergure. Le pays mise sur la mine de fer de Gara Djebilet à Tindouf et l’exploitation de zinc et de plomb à Tala Hamza-Oued Amizour dans la wilaya de Béjaïa. En parallèle, le gouvernement encourage le développement d’unités de production de carbonate de calcium, de dolomite, de bentonite et de feldspath dans plusieurs wilayas.
Performances et perspectives
L’année 2024 s’annonce comme un tournant décisif, avec le lancement effectif de ces grands projets structurants. Les performances récentes du secteur sont encourageantes, avec des hausses notables de production pour le fer (+5,6%), le phosphate (+3%), le sel (+21%), le marbre (+23%) et l’or (+6,3%).
La signature de plusieurs accords et contrats en mai dernier, notamment avec des partenaires chinois et turcs, témoigne de l’attractivité croissante du secteur minier algérien pour les investisseurs étrangers.
Mohamed Harami, PDG de Sonarem, affiche un optimisme certain quant à l’avenir du secteur. Il prévoit que ces initiatives de diversification permettront d’atteindre un chiffre d’affaires de 5 milliards de dollars à l’horizon 2030 pour le complexe minier.