L’affaire des pots-de-vin de Saipem revient sous les feux de l’actualité. Farid Bedjaoui fait son entrée dans la liste des wanted d’Interpol. Le département de la justice américaine a demandé, pour la deuxième fois, des informations à la Saipem.
Farid Nourreddine Bedjaoui, «l’ami nécessaire », le « facilitateur » dont le nom est cité dans un versement de présumé de 197 millions d’euros de pots-de-vin à des responsables algériens, dont l’ex-ministre de l’énergie, Chakib Khelil, par la société italienne Saipem, a sa notice « wanted » sur le site d’Interpol. Selon la notice, Bedjaoui, qui a trois nationalités, algérienne, français et canadienne, est recherché par les autorités judiciaires italiennes pour les charges «d’associations de malfaiteur finalisée à la corruption ». La notice a été publiée au moment où un responsable de la Saipem a indiqué, jeudi, que le département de la justice américain a demandé des informations sur les affaires de corruption présumée impliquant l’entreprise italienne en Algérie. C’est le directeur financier de Saipem, Alberto Chiarini qui a fait cette révélation alors qu’il présentait le bilan financier de l’entreprise. Le département de la justice américain nous a «adressé une demande d’informations sur l’Algérie », a-t-il déclaré en indiquant que Saipem allait collaborer avec les autorités américaines.
Les américains s’informent
Aux termes d’un accord conclu en juillet 2013, le délai de prescription applicable à d’éventuelles infractions des lois fédérales US par Saipem en Algérie a été prolongé de six mois. Le département de justice américain a d’ailleurs demande en juillet 2013 à la société Saipem de lui transmettre les résultats de son enquête interne confiée officiellement à des consultants extérieurs. Cette enquête interne avait conclu à l’inexistence de preuves de versements de pots-de-vin en Algérie et a constaté, cependant que les procédures internes ont été violées. Les Etats-Unis où Chakib Khelil et sa famille résident manifestent ainsi pour la seconde fois leur intérêt pour le dossier Saipem qui implique de fait des citoyens américains. Chakib Khelil a nié avoir la nationalité américaine mais l’assertion est mise en doute en Algérie. La nationalité américaine lui évite, en l’absence d’une convention d’extradition avec l’Algérie, toute possibilité d’être rattrapé par le mandat international lancé par la justice algérienne.
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