Curieusement, il n’y a eu, pour l’instant, aucune réaction officielle à la sortie de l’Algérie de la liste des mis à l’index du Groupe d’action financière, l’organisme intergouvernemental créé en 1989 par le Groupe des sept pour édicter les normes en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme*.
L’Algérie ne figure plus dans la liste noire des pays à haut-risque pour le système financier international émis par le Groupe d’action financière (GAFI), l’organisme intergouvernemental créé en 1989 par le Groupe des sept (G7) qui édicte les normes en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Dans la nouvelle déclaration publique émise le 23 octobre 2015 par le GAFI, l’Algérie sort de la blacklist qui ne comporte plus désormais que trois pays : l’Iran, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et le Myanmar.
C’est une bonne nouvelle pour l’Algérie qui figurait dans la liste des pays à haut risque émise dans les déclarations publiques du GAFI du 27 février 2015 et du 26 juin 2015.
Dans la déclaration publique de février 2015, l’Algérie était cataloguée, ainsi que l’Equateur et Myanmar, comme un pays ayant des « insuffisances stratégiques » en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Les trois pays avaient, selon le GAFI, encore des progrès à faire pour lutter contre les carences et les lacunes. La déclaration du GAFI prenait acte du fait que l’Algérie avait pris des mesures pour se mettre aux normes édictées mais notait que leur caractère récent ne permettait pas de les évaluer.
Une évaluation, précisait la déclaration, qui doit déterminer si le dispositif en place en Algérie criminalise de manière adéquate le financement du terrorisme et permet l’identification, le traçage et le gel des avoirs terroristes.
Dans la déclaration de juin 2015 – où l’Equateur ne fait plus partie de la liste -, le GAFI prenait acte du fait que l’Algérie a pris des mesures pour améliorer son régime de contrôle y compris en matière de gel des avoirs des terroristes. Il notait, une fois de plus, que le caractère récent des mesures prises ne permettait d’évaluer leur impact et leur étendue. Il félicitait, néanmoins, l’Algérie pour les progrès réalisé et l’encourageait à poursuivre le processus de mise en œuvre de son plan d’action.
L’absence de l’Algérie dans la liste rendue publique le 23 octobre signifie que le GAFI a procédé enfin à l’évaluation des mesures prises et les a jugées pertinentes.
Les félicitations de Mme Joan A. Polaschi
Curieusement, cette sortie de l’Algérie de la liste des mis à l’index du GAFI sur laquelle s’était basée l’Arabie Saoudite pour blacklister l’Algérie n’a pas suscité de réactions de la part des responsables algériens.
C’est l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger, Mme Joan A. Polaschi qui en a souligné l’importance dans un communiqué félicitant l’Algérie « pour ses importants développements juridiques et institutionnels dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ».
Mme Polaschik a salué la « reconnaissance par le Groupe d’action financière de progrès significatifs de l’Algérie dans l’amélioration de son régime de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ».
L’Algérie et les Etats-Unis « partagent l’objectif d’assurer un système financier transparent et efficace où les fonds criminels ou terroristes n’ont pas de place », a indiqué Mme Joan A. Polaschi en exprimant sa « hâte de poursuivre l’étroite collaboration avec le gouvernement algérien sur ces importantes mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ».
Le communiqué enthousiaste de Mme Joan A. Polaschi donne une amplification médiatique à la sortie de la blacklist qui ne lui a pas été donnée par les responsables algériens.
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(*) Cet article a été publié sur le Huffington Post Algérie.