Le ministre de l’Industrie et des mines, Abdesselam Bouchouareb, a entamé mardi une visite de trois jours en Italie, qui vise à renforcer le partenariat économique entre l’Algérie et ce pays de l’Union européenne.
La visite de M. Bouchouareb, qui est accompagné d’une délégation composée de responsables de son département ministériel, de chefs d’entreprises ainsi que des présidents, respectivement, du Forum des chefs d’entreprises (FCE) et de la Chambre algérienne du commerce et d’industrie (CACI), sera marquée par la tenue, mercredi à Milan, d’un forum économique algéro-italien en présence d’organisations patronales et hommes d’affaires italiens.
Le ministre avait, à plusieurs occasions, exprimé la volonté de l’Algérie de multiplier les projets de coopération algéro-italienne dans le secteur industriel à travers des partenariats mutuellement bénéfiques incluant les PME des deux pays. C’est que l’approche économique de l’Algérie repose, essentiellement, sur la réorientation des investissements vers les projets industriels à même de contribuer à la diversification de l’économie nationale et, partant, à la réduction des importations qui connaissent un emballement sans précédent dans un contexte de forte baisse des cours pétroliers.
A la faveur de la visite effectuée, en juin dernier à Alger, par la ministre italienne du Développement économique, Frederica Guidi, l’Algérie et l’Italie ont identifié des secteurs susceptibles de constituer des domaines de partenariat et d’investissement entre les deux pays. L’énergie, la mécanique, l’électromécanique, l’agriculture, la santé, l’agroalimentaire ainsi que les infrastructures (autoroutes, chemins de fer…) figurent parmi les secteurs visés par la coopération bilatérale. La sous-traitance dans le secteur automobile et l’agroalimentaire essentiellement est aussi l’un des domaines proposés au partenariat avec les Italiens et dans le cadre duquel un catalogue de projets communs, comportant 38 projets, est en cours d’élaboration.
ANDI : 26 projets italiens d’investissement
Selon l’Agence nationale du développement des investissements (ANDI), le nombre de projets d’investissement italiens inscrits est estimé à 26 dont 14, relevant de l’industrie, sont opérationnels. Quant aux projets existants, il y a lieu de citer celui de la cimenterie en partenariat avec le secteur public algérien à Hadjeret Soud (Skikda) avec un management confié au partenaire italien, qui prévoit une production supplémentaire de 500.000 tonnes.
Un protocole d’accord de partenariat entre le groupe public algérien « Elec El Djazair » et le groupe italien Ducati Energia a aussi été signé récemment pour la création d’une joint-venture de fabrication de batteries condensateurs.
Il s’agit de la mise en place d’une société algéro-italienne entre ces deux groupes, qui sera spécialisée dans la production de batteries condensateurs de moyenne tension pour la compensation de l’énergie réactive.
Une autre joint-venture, basée à Azazga (Tizi-Ouzou), spécialisée dans la production de transformateurs électriques devrait voir le jour prochainement. Ce projet sera conçu en partenariat triangulaire entre Elec El Djazair, le groupe Sonelgaz et une société italienne.
Par ailleurs, le groupe industriel Danieli spa, spécialisé dans l’acier et la sidérurgie, avait décroché le marché pour la réalisation des laminoirs du complexe sidérurgique Bellara (Jijel) appartenant au groupe algéro-qatari Algerian Qatari Solb (AQS).
L’Italie 2e client et 3e fournisseur
Sur le plan commercial, l’Italie s’est classée, en 2014, au rang de 2ème client de l’Algérie et son 3ème fournisseur avec un volume d’échanges supérieur à 13 milliards de dollars. Une balance excédentaire pour l’Algérie, dominée par les exportations de gaz assurées par le gazoduc Enrico-Mattei reliant le pays à l’Italie via la Tunisie. Quant à la décision finale de la construction du gazoduc Galsi qui devrait relier l’Algérie à l’Italie, via la Sardaigne, elle avait été reportée pour avril prochain, avait fait savoir récemment le P-dg par intérim de Sonatrach, M. Saïd Sahnoun.
Dans ses négociations, Sonatrach va rester sur une démarche dont elle ne se départira pas et qui consiste à dire que le Galsi a été conçu et sera réalisé pour transiter du gaz algérien vers l’Italie, via la Sardaigne, et le reste de l’Europe, au lieu de toute autre alternative limitant l’itinéraire du gazoduc, avait expliqué le patron de Sonatrach.
Sonatrach détient une part de 41,6% dans la société du projet Galsi aux côtés des deux partenaires italiens Edisson et Enel.