Instaurée en 2009, la règle du 51/49 ne sera pas supprimée. Elle sera juste déplacée du Code de l’investissement, pour ne pas effrayer les éventuels investisseurs, et élargie au commerce de gros et de détail.
La règle 51/49 ne sera pas supprimée, mais sera juste déplacée du code d’investissement, « vitrine du pays en matière d’IDE », pour améliorer l’attractivité du pays. Le code de l’investissement ne doit contenir que les mesures de facilitation. C’est le ministre de l’industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb, qui parle. Dans sa conférence de presse, tenue jeudi, à la clôture des travaux de la Conférence sur le développement économique et social, qui s’est déroulée du 4 au 6 novembre au Palais des nations (Alger), Abdeslam Bouchouareb a souligné que cette mesure n’a rien à faire dans le code d’investissement. Ce code, a-t-il expliqué, devrait permettre un libre accès aux investisseurs avant de pouvoir exercer des activités. Cette mesure du 51/49, a poursuivi Abdeslam Bouchouareb, sera, par contre, maintenue dans le dispositif lié à l’investissement et sera même élargie aux commerces de gros et de détail, car, a-t-il analysé, c’est par le biais de ces activités que des firmes étrangères se sont engouffrées dans le marche algérien. « C’est ce qui explique l’explosion des importations et le fait que des filières entières se sont effondrées », ajoute le ministre. Selon lui, « le gouvernement a décidé ne pas laisser cette porte béante ouverte du moment, que nous ne sommes pas encore suffisamment outillés en termes de moyens de contrôle pour garantir des barrières normatives ou quelque chose qui bloque l’accès à certaines marchandises pour protéger notre outil national de production », a-t-il déclaré. Le ministre a néanmoins affirmé que le gouvernement reste flexible quant à l’application de cette règle du 51/49 dans le cadre de la réglementation des activités. Cette flexibilité sera mise en œuvre « si un investisseur nous apporte un segment qui nous permettrait de se positionner dans la nouvelle division internationale du travail », a-t-il conclu.
Pas construction de ports par les privés, même en BOT
Sur un autre plan, et en réponse à la question de savoir si le gouvernement autoriserait les privés à l’image du groupe Cevital qui a un projet de construction d’un port à Cap Djinet, à réaliser des infrastructures portuaires suivant la formule BOT, le ministre de l’industrie a affiché un « non » catégorique. « L’Etat ne cèdera pas sa mer aux privés. C’est une question de souveraineté ». Et d’enchaîner pour expliquer le changement de cap du gouvernement pour le financement des infrastructures par le secteur public marchand : « Le financement par trésor public, c’est fini ! ». Rappelons que le premier ministre Abdelmalek Sellal a annoncé dans son discours inaugural de cette même conférence la construction d’un nouveau grand port en mer profonde entre Ténès et Cherchell sur une superficie de 1000 hectares qui sera financé par l’entreprise qui gère le port d’Alger (EPAL). Soit à l’image du financement du projet de la nouvelle aérogare d’Alger, dont il a eu à poser la première pierre la semaine dernière, financé par l’Etablissement de gestion des services aéroportuaires d’Alger (EGSA), entreprise qui gère l’aéroport d’Alger. Le gouvernement, a-t-il alors souligné, privilégie désormais le financement de la construction des infrastructures par le secteur marchand et que l’Etat ne sera plus là que pour syndicaliser les efforts des entreprises et faciliter l’accès aux crédits auprès des banques.