Abdeslam Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines a, une nouvelle fois, exclu le retour « pour le moment » à l’importation de véhicules de moins de trois ans. Le ministre s’est exprimé mercredi 5 octobre à l’occasion de sa visite au premier Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets. Une nouvelle « mise au point » après la polémique provoquée par l’annonce, par Bakhti Belaib, du retour de l’import des véhicules d’occasion.
Le retour à l’importation des véhicules d’occasion est exclu aussi bien pour les particuliers que pour les concessionnaires, a-t-il déclaré en soulignant que la question ne figure pas dans le projet de loi de finances 2017 approuvée mardi en Conseil des ministres.
Abdeslam Bouchouareb qui n’en finit pas de «corriger » son collègue au commerce, Bakhti Belaib, a évoqué l’organisation d’un marché local la voiture d’occasion qui permettra aux acheteurs de s’assurer de la «traçabilité » du véhicule et de disposer d’un minimum de garanties.
« Le cahier des charges qui va réguler le marché des véhicules d’occasion est en cours d’élaboration. Des équipes sont en train de travailler dessus et on annoncera ses conditions dès qu’il sera prêt » a indiqué le ministre de l’industrie qui a laissé entendre que les concessionnaires ne seraient pas concernés par le marché de l’occasion. « Les concessionnaires activent pour des marques, pas pour les véhicules d’occasion » a-t-il déclaré de manière sibylline.
Le 19 septembre dernier, le ministre du Commerce Bakhti Belaib avait suscité la surprise en annonçant que l’importation des véhicules de moins de 3 ans, interdite depuis 2005, allait être de nouveau autorisée dans le cadre de la loi de finances 2017.
«Nous allons lever cette interdiction et élaborer un cahier des charges bien précis qui permet de ne pas importer des véhicules représentant des dangers à la circulation. C’est-à-dire que nous allons autoriser l’importation de ces véhicules sous conditions» avait-il déclaré.
Les concessionnaires plus proches de Belaib que de Bouchouareb
Sans être contre la mesure d’un retour à l’importation des véhicules d’occasion, l’Association des concessionnaires automobiles et leurs agents agréés (AC2A) est montée au créneau pour exiger un cadrage pour éviter les risques sur « le marché du véhicule, l’emploi, l’industrie automobile, l’environnement, la traçabilité des flux financiers».
L’AC2A a réclamé la « prise en charge de ce marché, via un cahier des charges précis et dans un cadre structuré et la seule solution viable permettant d’assurer un environnement sain aux acheteurs et vendeurs concernés ».
Mais sur le fond, l’AC2A était plus proche de Belaib que de Bouchouareb sur ce sujet. L’association des concessionnaires a déclaré apporter son soutien à « toute action venant à renforcer la cadre règlementaire assurant ainsi une démarche professionnelle dans le développement de son secteur d’activité ».
Selon elle, « la normalisation de ce marché était une nécessité absolue permettant de garantir aux citoyens l’accès, à prix raisonnable et dans un cadre règlementé, aux véhicules d’occasion ».