Pour ce parti, qui pense peser ”8 à 10% de l’électorat, l’amazighité et le monde rural sont les grands oubliés de la campagne électorale. L’Istiqlal peut créer la surprise lors de ces législatives, estime son numéro 2, Ahmed Siba, dans une déclaration à Maghreb Emergent.
”Nous avons 60 ans d’existence, nous sommes un pur produit (politique) marocain”, explique à Maghrebemergent Ahmed Siba, n°2 du MP, qui veille, à partir du siège du parti au quartier administratif Hassen de Rabat, à la bonne marche de la campagne électorale. Le MP a été à la pointe du combat ”pour le pluralisme politique” (au Maroc) dés sa naissance, et ”on voulait éviter le système du parti unique avec l’Istiqlal”. Car ”nos militants, qui ont lutté pour l’indépendance nationale, ne voulaient pas de parti unique”.
Le programme politique du MP, qui se positionne comme un parti de ”centre-droit”, défend deux grandes constantes: le monde rural et l’amazighité, poursuit M. Siba. Estimant que son parti pèse ”8 à 10% de l’électorat” marocain, il rappelle que le ”MP a toujours participé aux élections législatives” et que ”fois-ci, nous comptons améliorer nos scores”.
Ces scores, toutefois, risquent d’être modestes et il devra composer avec les ”vainqueurs”. ”Pour la formation du nouveau gouvernement, nous n’avons pas de difficultés à nous allier avec les partis de gauche ou les conservateurs (Parti de la justice et du développement, PJD, au gouvernement)”, explique M. Siba. Sur le Parti Authenticité et Modernité, suspecté d’être proche du Palais, il est plus circonspect : ”C’est un parti qui vient de naître, qui a besoin de maturité. Il nous a même combattus à ses débuts et a tenté de recruter nos militants. Le MP a été sa première cible.”. Ceci étant dit, si le ”PAM remporte ces élections et qu’il nous sollicite pour former un gouvernement d’union nationale, notre seule condition sera qu’il défende le monde rural et l’amazighité.
Dualisme PJD-PAM; Un faux débat
M. Siba estime que le dualisme entre le PJD et le PAM, qui ont ”trusté” les débats de la campagne électorale dans les médias locaux, est ”un faux débat”. ”Au lieu de se fixer sur les programmes politiques et socio-économiques des partis, on se focalise sur ce dualisme”, déplore t-il, soulignant que l’Istiqlal peut créer la surprise lors de ces législatives.
Sur le Rassemblement national des Indépendants (RNI), un parti qui n’a pas beaucoup de militants et qui gagne toujours des sièges, il estime qu’”il n’a pas de poids politique, ni d’ancrage populaire” et que ”c’est un parti d’hommes d’affaires” que ”personne ne le donne favori”.
Pour rappel, le RNI a été créé par feu Hassan II dans les années 1970, lorsque des indépendants avaient réussi à se faire élire et à entrer l’hémicycle. Le monarque marocain leur a conseillé alors de se rassembler sous un même sigle.
