Le café presse politique de Radio M a fait converger tous les points chauds de l’actualité – renversement Bouhadja, détention généraux, guerre contre la cyber-dissidence, vers le 5e mandat. Et cela a du sens.
Le CPP de RadioM s’est tenu mercredi dernier quelques heures après la désignation par la majorité parlementaire d’un nouveau président de la chambre basse. Mouad Bouchareb président du groupe parlementaire du FLN en lieu et place de Saïd Bouhadja renversé par ses amis de la majorité. Est ce que la bataille pour le perchoir est terminée après ce coup de force qui a inventé une vacance de fait alors que le président de l’APN a été physiquement empêché d’accéder à son lieu de travail, les jours précédents ? Les invités du Café Presse Politique ont évoqué, autour de Daikha Dridi, les pistes d’une éventuelle résistance du vieux moudjahid déchu de sa fonction de 3e personnage de l’Etat. Mais en réalité tout va dépendre du grand échiquier sur lequel se situe cette bataille à l’assemblée nationale. L’échiquier de l’élection présidentielle d’avril 2019. Pourquoi Saïd Bouhadja a t’il résisté ? Qui l’a soutenu en sous main pour le faire ? Y ‘a t’il un lien entre cette affaire et la chute de cinq généraux majors détenus depuis une dizaine de jours à Blida ? La présidence de la république et l’Etat major de l’armée travaillent t’ils toujours la main dans la main pour l’agenda d’un 5e mandat de Abdelaziz Bouteflika ?
Guerre à la cyber-dissidence
Le CPP a étendu l’échiquier pour y faire entrer la guerre déclarée par les services de sécurité contre la cyber-dissidence en Algérie. Au moment de la tenue du talk de journaliste le plus libre du paysage médiatique algérien, des gardes à vue pleuvaient sur des confrères (devenus des mandats de dépôts le lendemain pour Abdou Semmar et Merouane Boudiab). Les arrestations de la semaine dans les milieux d’artistes, de sportifs et d’autres bloggeurs en liaison présumée avec le cyber dissident Amir.Dz résident en Europe, ont donné à cette affaire une allure de guerre contre l’expression autonome des algériens sur le web. La répression de l’opposition civique et politique par les réseaux sociaux est entrain de devenir un nouvel instrument de terreur contre la société civile algérienne alors que la caporalisation de la presse est une affaire quasi réglée. Le 22 octobre, journée nationale de la presse, moins d’une centaine de journalistes et citoyens solidaires se sont rassemblés réclamant la libération du journaliste Saïd Chitour en détention préventive depuis 16 mois pour de farfelues accusations de divulgation de secrets au profit de parties étrangères. Radio M s’était associé à cet appel à travers le CPP de la semaine précédente.