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Présidentielles 2014

«Bouteflika doit faire son bilan à la tête du pays et il est catastrophique» – Kamel Benkoussa sur Radio M

Par Maghreb Émergent
février 4, 2014
«Bouteflika doit faire son bilan à la tête du pays et il est catastrophique» – Kamel Benkoussa sur Radio M

Candidat annoncé à la présidentielle d’avril 2014, Kamel Benkoussa, ancien trader à la City de Londres, fait face aux premiers obstacles dressés par l’administration aux postulants à la fonction suprême. Sur Radio M, il en parle et en profite pour dresser un « bilan catastrophique » de la gouvernance à sens unique de Abdelaziz Bouteflika.

«Le président Bouteflika doit faire le bilan de ses 15 ans au pouvoir et ce bilan est catastrophique car ce pays est sous-géré et mal géré », lance le jeune candidat de 41 ans, fis d’un immigré en France, invité ce mardi matin de Radio M, la web radio de Maghreb Emergent. Pour Kamel Benkoussa, « la génération actuellement au pouvoir a failli et ignore l’appel du peuple, » a-t-il déploré. Le jeune candidat considère que « l’Algérie a besoin d’un président qui puisse aller à la rencontre de son peuple, défendre ses intérêts à l’étranger et être capable de mettre en place de grandes réformes pour l’Algérie ». Raison pour laquelle il qualifie ceux qui appellent à un 4e mandat du président Bouteflika de « personnes dénuées de toute humanité ». «Ces appels sont une insulte à l’intelligence des algériens. Bouteflika est un homme malade, fatigué, qu’on le laisse finir ses jours dans la dignité, » a-t-il lancé.
Malgré ce bilan et les risques d’une élection fermée qui pèsent sur le scrutin d’avril, en cas de candidature confirmée de Bouteflika, Kamel Benkoussa ne veut pas être « défaitiste ». « Je suis jeune et je suis porteur d’un projet pour les algériens », a-t-il dit. Mais il reste convaincu que si cette candidature se confirme, « il est clair que le dispositif électoral en place va faire en sorte que Bouteflika reste au pouvoir ».
Premier face-à-face avec l’administration
Dès l’annonce officielle de sa candidature, le prétendant Kamel Benkoussa découvre les premières « aberrations » procédurales de l’administration algérienne. « Sur les 60.000 formulaires de signatures, nous n’en avons reçus que 20.000 du ministère de l’Intérieur avec au moins 10% des documents non-valables car il y manque des numéros, etc. ». Benkoussa en déduit que c’est « une tentative de ralentir les candidats indépendants et une grave entrave à la démocratie ». Au niveau des APC, les préposés à la légalisation des formulaires ne sont « pas disponibles » ou refusent carrément de signer les formulaires sous prétexte qu’ils ne sont pas autorisés à le faire, s’insurge le jeune candidat. « Nous avons déjà perdu 10 jours depuis le début de la campagne de récolte des signatures », a-t-il dénoncé.
Washington inquiète du statu quo en Algérie
A une question si les grands partenaires internationaux de l’Algérie s’inquiètent de la tournure que prend le statu quo politique en Algérie, Kamel Benkoussa répond par l’affirmative : « J’ai été reçu il y a quelques jours au congrès américain à Washington et les députés américains avaient cru que les dirigeants algériens allaient avoir de l’intelligence d’enclencher un processus de transition vu ce qui se passe dans le monde arabe », a confié Kamel Benkoussa. Mais la tournure que prend cette élection inquiète les américains. « Ils ont pris conscience qu’on va vers un statu quo dangereux pour l’Algérie et pour la stabilité de la région, » a-t-il dit.
Etre la première force politique dans 5 ans
Pour faire passer son message et « sa vision pour l’Algérie », Kamel Benkoussa compte tirer profit de sa posture de candidat pour investir le champ politique en Algérie malgré les entraves dressées par le régime depuis plus de 20 ans aux partis. « Nous allons faire de la politique et nous battre pour ne pas laisser l’Algérie sombrer dans la déroute», a-t-il lancé. Pour cela, Kamel Benkoussa annonce le lancement, après la présidentielle, d’un parti politique « différent qui bouleversera les lignes qui sera l’un des premières forces politiques du pays dans cinq ans car il sera composé de jeunes et sera jumelé à un think-tank, un incubateur d’idées très proactif ».

 

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