Malgré son état de santé, Le président Bouteflika peut briguer un cinquième mandat et les dissensions qui s’expriment ça et là traduisent les désaccords qu’il y a au sujet de son éventuel successeur.
Les appels adressés à Abdelaziz Bouteflika pour briguer un cinquième mandat fusent de toute part. Après les partis politiques, notamment le RND, le FLN, le MPA, l’ANR, le TAJ, et les organisations de masses, c’est au tour des organisations patronales, à limage de l’Organisation Nationale des Patrons et des Entrepreneurs de prendre le relai. Une question se pose : Ces soutiens de l’actuel locataire d’El Mouradia sont-ils dans une logique de mobilisation de l’opinion et de la base sociale du pouvoir ou alors leurs appels traduisent-ils une dissension au sein du pouvoir ? Selon Louisa Dris-Ait Hamadouche, la démarche actuelle entreprise par les partis, les organisations de masses et les associations patronales pour appeler la président Abdelaziz Bouteflika à se présenter pour un cinquième mandant n’est pas nouvelle et elle a caractérisé toutes les périodes pré-électorales depuis 1999. « La démarche qui consiste à mobiliser l’opinion en faveur d’un cinquième mandat fait partie du même modus operandi depuis 1999. Rien de nouveau.
Les soutiens de Abdelaziz Bouteflika y ont fait recours aussi bien en 2004, en 2009 qu’en 2014, » a-t-elle expliqué en soulignant qu’il y a « un consensus au sein du pouvoir pour la reconduction d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat ». Toutefois, ce qui pose problème aujourd’hui et risque de poser davantage de problèmes à l’avenir, c’est, selon elle, l’état de santé du Président qui fait qu’il y a risque qu’il ne puisse pas mener son cinquième mandat à terme. « Au sein du pouvoir, il y a un consensus pour reconduire Bouteflika. Par contre, il y a un grand malaise quant à la désignation de son éventuel successeur. Vu son état de santé, Abdelaziz Bouteflika peut ne pas faire un cinquième mandat ou ne pas mener un cinquième mandat à terme. Dés lors, se pose le problème de la succession et c’est sur sa succession qu’il peut y avoir des dissension jamais sur lui.
Abdelaziz Bouteflika bénéficie du soutien des cercles du pouvoir d’autant plus qu’il a réussi à élargir considérablement la base sociale de celui-ci en recrutant massivement de nouvelles clientèles,» a assuré Mme Dris-Ait Hamadouche qui considère que, historiquement, le pouvoir algérien a toujours trouvé le moyen de se recycler et que l’actuel Président de la République, pour singuliers que soient sa politique et son parcours, ne représente pas un cas à part dans l’histoire politique de l’Algérie. Autrement dit, ce n’est pas Bouteflika qui pose problème pour les décideurs mais son éventuel successeur.