Avec une Balance des paiements qui pique du nez sur fond d’accentuation du déséquilibre budgétaire, la marge de manœuvre se rétrécit pour le gouvernement algérien.
En effet, et alors que les besoins de financement frôlent les 4000 milliards de dinars, trois choix se présentent à l’exécutif, à savoir l’endettement interne ou externe et le financement non conventionnel.
Ces contraintes sont d’ailleurs rappelées par le projet de loi de finances complémentaire pour l’année 2021, étudié par le gouvernement dans un contexte exceptionnel marqué par la pandémie de Covid-19 qui sévit encore, mais également par une pression sociale qui ne dit pas son nom.
Dans un contexte budgétaire peu reluisant, les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) pour l’Algérie semblent faire mouche.
Pour rappel, les prévisions FMI concernant l’exercice 2021 pour l’Algérie, l’institution tablait sur un déficit de la balance des paiements de l’ordre de 16 % du PIB, soit près de 23 milliards de dollars. Un chiffre qui se rapproche, décidément, des 24, 82 milliards de dollars annoncés présentement, et à ce propos, par les experts ; soit 3310 milliards Da, c’est-à-dire une valeur qui dépasse celle des revenus pétroliers (23 milliards de dollars).
Les experts estiment que les besoins en financement demeurent importants en dépit des prévisions qui tablent sur un prix du baril de pétrole allant de 62 à 65 dollars. Aussi, les experts rappellent les choix kafkaïens qui se présentent au gouvernement en bute à des problèmes de trésorerie. Ils n’excluent pas le recours à la planche à billets, et ce bien que les autorités du pays aient définitivement assuré que l’option du financement non conventionnel était écartée. L’autorisation de « Tirage » court jusqu’en 2022, rappelle-t-on, néanmoins.
Le recours à l’endettement extérieur, auprès des banques mondiales, notamment, est également écarté par ces mêmes experts qui estiment que l’Algérie ne dispose suffisamment de marge de manœuvre pour négocier avec les instances financières comme le FMI, sachant que généralement les banques comme la Banque Africaine de Développement BAD, ne prêtent que des sommes dérisoires alors que les besoins sont énormes.
L’ultime option consiste à recourir à une politique d’austérité tout azimut, qui risquerait d’embraser le front social qui est déjà en ébullition. « Pas touche au budget de fonctionnement, dont une partie est engloutie par la masse salariale » Recommande-t-on d’ailleurs.