Au dernier Café Presse d’avant les élections présidentielles, le cas Ali Benflis, a très largement dominé la discussion. Le 17 avril minuit, il rentrera chez lui ? Ou entrera-t-il en contestation.
Nabni et Youcef Yousfi, ministre de l’énergie et Premier Ministre par intérim, ont touché du doigt, avec des termes différents, la trame centrale du pays : le système rentier actuel est insoutenable. Ce ne sont pas des acteurs de la campagne qui l’ont dit à quelques jours de la fin de la campagne… Le Café Presse, lui non plus ne s’est pas étendu, sur ce crépuscule du système rentier… Il a parlé de Bouteflika, sans surprise, un peu du DRS et surtout de M. Ali Benflis. Bouteflika en accueillant John Kerry «s’est mis debout », « le jour du vote il fera un pas ou deux » et cela augure de ce que sera le 4ème mandat. La tendance du Café Presse a constamment été à considérer que l’élection est pliée d’avance car elle ne déroge pas aux précédentes. Un monologue du pouvoir durant cinq ans qui fait mine d’ouvrir le jeu pendant cinquante jours… Benflis est-il, malgré lui, comme en 2004, dans le statut du « lièvre principal ». Pour l’un des intervenants, la force du régime est d’ailleurs d’avoir réussi, avec pratiquement les mêmes acteurs de 2004, de créer un intérêt pour une élection qui n’en a aucun. Mais le système en 2014 est-il dans le même état de 2004 ?
Ali Benflis va-t-il rentrez chez lui?
Ali Benflis, qui s’est en sorti avec brio du guet-apens journaliste organisé à l’ENTV, ne semble pas prêt à se contenter de la partition qui lui est réservée par les promoteurs du 4ème mandat. Ali Benflis se rebiffe, promet de ne pas « se taire » et de ne pas accepter la fraude. Et le camp de Bouteflika4 aura largement contribué par ses erreurs de communication à faire monter au sein de la société des oppositions actives. Mais que peut faire Ali Benflis contre une élection déjà pliée ? Quel est son adversaire principal, la fraude ou le boycott ? Va-t-il rentrer chez lui comme en 2004 ? Jusqu’au 17 avril prochain, Ali Benflis est l’homme le plus important du processus électoral en cours. Son importance culminera dans la soirée du D.Day. Y aurait-il une surprise par les urnes ? Réponse laconique d’un des intervenants : « Pour faire le 4ème mandat, Bouteflika a fait un coup d’Etat au DRS, pour que Bouteflika perde il faut un autre coup d’Etat du DRS ». Mais, objectent d’autres, la campagne de Bouteflika, ses erreurs et la colère qu’elle fait monter dans la société créée une situation particulière. La nature du la soirée du 17 avril, c’est Ali Benflis qui en décidera. En rentrant chez lui ou en entrant en contestation….