Carnage à Gaza - Maghreb Emergent

Carnage à Gaza

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Bain de sang à la barrière frontalière de Gaza. Israël tire à balles réelles sur les manifestants faisant des dizaines de morts et des milliers de blessés.

 

Une nouvelle fois l’Etat hébreu commet un carnage. L’armée d’occupation tire à balles réelles sur les milliers de palestiniens rassemblés à la frontière. Encouragé par le soutien américain à travers le transfert de son ambassade à Jerusalem, l’Etat hébreu a instruit ses forces de tirer sur les foules venus marquer la Nakba et réclamer le droit du retour.

Cette journée de festivités côté israélien et américain est aussi la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans la bande de Gaza.  Le gouvernement palestinien établi en Cisjordanie occupée a accusé Israël de commettre un “horrible massacre” à Gaza.

Les Américains complice du massacre

La Turquie a estimé, pour sa part, que les Etats-Unis partageaient la responsabilité du “massacre” à Gaza. “L’administration américaine est autant responsable qu’Israël de ce massacre”, a déclaré le porte-parole du gouvernement turc, Bekir Bozdag, sur Twitter. 

“En transférant son ambassade à Jérusalem, l’administration américaine a sapé les chances d’un règlement pacifique et provoqué un incendie qui causera davantage de pertes humaines, des destructions et des catastrophes dans la région”, a-t-il ajouté. 

Au moment où le bilan s’alourdissait d’heure en heure, le président américain Donald Trump saluait le transfert à Jérusalem de l’ambassade des Etats-Unis comme “un grand jour pour Israël”, et soulignait sur Twitter que la chaîne de télévision Fox, qu’il regarde assidûment tous les matins, retransmettrait la cérémonie en direct.

Cet acte de défi a poussé les palestiniens de Gaza a se rassembler au péril de leur vie à la a barrière frontalière lourdement gardée par les tireurs israéliens.. 

Les morts se comptent par dizaines et les blessés par milliers dont plusieurs journalistes.  

Acte d’hostilité

L’initiative unilatérale américaine ulcère les Palestiniens pour lesquels elle représente le summum du parti pris outrancièrement pro-israélien affiché par M. Trump. Ils y voient la négation de leurs revendications sur Jérusalem.
Saëb Erekat, haut responsable palestinien, a dénoncé lundi “un acte d’hostilité notoire contre le droit international et le peuple de Palestine, plaçant les Etats-Unis du côté de la force occupante, Israël”.
Israël s’est emparé de Jérusalem-Est en 1967 et l’a annexée. La décision de M. Trump ignore aussi les objections des capitales arabes. La Ligue arabe tiendra une réunion d’urgence mercredi au niveau de ses représentants permanents au sujet du déménagement, a indiqué un responsable de l’organisation panarabe. 

Pour la communauté internationale, Jérusalem-Est reste territoire occupé et les ambassades ne doivent pas s’installer dans la ville tant que le statut n’en a pas été réglé par la négociation entre les deux parties.

“On continuera”

Dimanche et lundi, l’armée israélienne avait prévenu les Gazaouis par tracts distribués par les airs qu’ils exposaient leur vie en prenant part aux manifestations et qu’elle ne permettrait pas qu’on s’en prenne à la barrière de sécurité, aux soldats ou aux civils israéliens riverains.

“Nous défendrons nos citoyens par tous les moyens, nous ne permettrons pas qu’on force la frontière”, avait prévenu le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman. Mais Bilal Fasayfes, 31 ans, a tout de même pris avec sa femme et ses deux enfants l’un des bus affrétés à Khan Younès, dans le sud de l’enclave, pour emmener les Gazaouis à la frontière.

“On se fiche que la moitié des gens se fasse tuer, on continuera à y aller pour que l’autre moitié vive dignement”, s’exclame-t-il. A l’hôpital Shifa de Gaza, les médecins, confrontés à une pénurie de médicaments aggravée par des semaines de mobilisation, sont contraints d’accélérer la sortie de malades afin de libérer des lits.

A Khan Younès, un groupe d’hommes masqués et pour certains armés de bâtons ont circulé parmi les magasins pour forcer leurs propriétaire à les fermer et respecter un appel à la grève générale dans toute l’enclave.

Dans les mosquées, de puissants haut-parleurs ont été installés pour relayer les messages d’encouragement à aller manifester.

“Notre capitale” 

L’armée israélienne s’attend à ce que des dizaines de milliers de Palestiniens au total protestent contre l’inauguration dans l’après-midi de l’ambassade américaine à Jérusalem – dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie occupée.

A Ramallah, 2.000 Palestiniens se sont ainsi rassemblés en scandant “Jérusalem est notre capitale”, a constaté un journaliste de l’AFP. L’Autorité palestinienne a appelé les salariés à quitter leur travail en fin de matinée pour participer aux manifestations.

La cérémonie de transfert de l’ambassade américaine, liée à la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël, révulse les Palestiniens. Ceux-ci voient dans la décision américaine la négation de leurs revendications sur Jérusalem-Est dont ils veulent faire la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

Depuis le 30 mars, les Palestiniens de Gaza manifestent également contre le blocus imposé depuis plus de dix ans par Israël à l’enclave, surpeuplée et dirigée par le mouvement islamiste Hamas auquel Israël a livré trois guerres depuis 2008.

 

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